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Vidéo Restitution des œuvres d'art spoliées à l'Afrique : un prince camerounais dénonce "les lacunes" et "l'arrogance" des Européens

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Avenue de l'Europe. Restitution des œuvres d'art spoliées à l'Afrique : un prince camerounais dénonce "les lacunes" et "l'arrogance" des Européens
Avenue de l'Europe. Restitution des œuvres d'art spoliées à l'Afrique : un prince camerounais dénonce "les lacunes" et "l'arrogance" des Européens Avenue de l'Europe. Restitution des œuvres d'art spoliées à l'Afrique : un prince camerounais dénonce "les lacunes" et "l'arrogance" des Européens (Avenue de l'Europe / France 3)
Article rédigé par France 3
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Ce petit-fils d'un des derniers rois du Cameroun réclame depuis plus de trente ans une proue de bateau volée à sa famille, et exposée dans un musée allemand. Au-delà de son cas personnel, cet ancien universitaire a mené des recherches pour montrer que l'Afrique a toujours su préserver son patrimoine sans l'aide des Européens. Il s'en explique dans "Avenue de l'Europe".

La polémique est née avec la future installation à Berlin du Forum Humboldt dans l’ancien château des princes prussiens reconstruit à l’identique pour l’occasion. Il doit accueillir des objets d’art acquis pendant la courte période coloniale de l’Allemagne en Afrique. Certains ont été dérobés à la population locale par des expéditions scientifiques ou des militaires prussiens à la fin du XIXe siècle. Le Cameroun, colonie allemande jusqu'en 1914, demande la restitution de ce qui s’apparente à ses yeux à des objets volés. 

A Douala, une équipe d'"Avenue de l'Europe" a rencontré le prince Kum'a-Ndumbe III. Le petit-fils d'un des derniers grands rois du Cameroun préside aujourd'hui la fondation AfricAvenir international. Il réclame depuis plus de trente ans une proue de bateau volée à sa famille, et se doit se contenter pour l'instant d'une copie de ce tangué – l'original se trouve dans un musée allemand. Au-delà de son cas personnel, cet ancien universitaire a entrepris avec des intellectuels des recherches poussées pour démontrer que l'Afrique possède une histoire riche et que, de tout temps, elle a su, sans l'aide des Européens, préserver son patrimoine.

"On est en train d'hypothéquer l'avenir de nos enfants"

"On ne peut pas écrire l'histoire de l'Afrique et l'histoire du Cameroun en se basant sur les documents que les Européens ont confectionnés seulement, explique-t-il. C'est au vu de ces lacunes-là que, à l'université de Yaoundé, en 1981, j'ai mis en place une équipe de recherche pluridisciplinaire pour prendre le témoignage de ceux qui ont vécu la colonisation. (...) Ce sont les Africains eux-mêmes qui géraient leurs objets de culte et d'adoration. Il y a eu une altération : c'étaient des œuvres de culte, que les Européens ont transformées en objets d'art marchands."

"Tant qu'on ne pense pas à réparer et qu'on est encore dans son arrogance, par exemple 'on va faire le Humbolt Forum', des choses comme ça... On est en train d'hypothéquer l'avenir des nos enfants", conclut-il.

Extrait de "Allemagne-Cameroun : le bras de fer", un reportage d'Hervé Dhinaut et Denis Bassompierre à voir dans "Avenue de l'Europe" le 17 octobre 2018.

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