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Après 27 ans de conflit, la Macédoine se choisit enfin un nouveau nom accepté par son voisin grec

Les deux pays se sont mis d'accord sur le nom de "République de Macédoine du Nord" mais celui-ci doit encore être ratifié par les parlements des deux pays.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des opposants au changement de nom de la Macédoine protestent, à Skopje, la capitale du pays, lors d'une visite du ministre grec des Affaires étrangères, le 23 mars 2018. (ROBERT ATANASOVSKI / AFP)

La Macédoine, petit État au nord de la Grèce, a-t-elle enfin trouvé un nom qui n'ulcère pas son voisin ? Les dirigeants des deux pays ont annoncé, mardi 12 juin, être tombés d'accord sur une appellation convenant aux deux parties : la "République de Macédoine du Nord". La question de sa dénomination empoisonnait les relations entre ces deux pays depuis 27 ans et la dislocation de la Yougoslavie. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'Athènes bloquait l'entrée de la Macédoine dans l'UE et l'Otan.

Depuis l'indépendance de la Macédoine en 1991, la Grèce ne tolérait pas que son voisin prenne un nom qui est aussi celui de sa province la plus au Nord, et s'arroge symboliquement la splendeur et les hauts faits des deux grands rois de Macédoine antique, Philippe II et son fils, Alexandre le Grand.

La France ne reconnaissait pas le nom de "Macédoine"

En conséquence, Athènes ne reconnaissait officiellement l'Ancienne République yougoslave de Macédoine que sous son acronyme (Arym), tout comme Berlin ou Paris, tandis que plus de 140 pays dont la Russie, les Etats-Unis, la Chine ou le Royaume-Uni avaient accepté "Macédoine". Skopje a donné son accord de modifier sa Constitution en conséquence, en échange de la possibilité de garder le nom de Macédoine assorti d'une référence géographique.

La Macédoine espérera désormais décrocher un feu vert au sommet européen de fin juin pour entamer des négociations d'adhésion avec l'UE, et obtenir une invitation à rallier l'Otan au sommet de l'alliance des 11 et 12 juillet.

Mais son nouveau nom n'est pas encore gravé dans le marbre : il doit être ratifié par le parlement macédonien puis soumis à un référendum à l'automne, avant d'être enfin ratifié par le parlement grec. Or, le Premier ministre macédonien ne dispose pas de la majorité qualifiée pour procéder à ces changements, et l'opposition nationaliste a dénoncé l'accord, le qualifiant de "capitulation".

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