Après la controverse entre Israël et la Pologne, le sommet de Visegrad à Jérusalem est annulé
Le Premier ministre tchèque, Andrej Babis, a indiqué qu'il serait remplacé par des discussions bilatérales.
Le sommet des quatre pays du groupe de Visegrad – Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie – prévu cette semaine à Jérusalem n'aura pas lieu, a annoncé lundi 18 février le Premier ministre tchèque Andrej Babis. Ce sommet sera remplacé par des "discussions bilatérales entre chaque pays", a-t-il précisé. Cette annulation a été provoquée par la décision de la Pologne de ne pas y participer en raison des accusations d'antisémitisme lancées à son égard par le nouveau chef de la diplomatie israélienne.
Israel Katz avait dit dimanche à la chaîne i24 News que "de nombreux Polonais avaient collaboré avec les Nazis et, comme l'a dit [l'ancien Premier ministre israélien] Yitzhak Shamir, 'les Polonais sucent l'antisémitisme avec le lait de leur mère'". "Les paroles du ministre israélien des Affaires étrangères sont racistes et inacceptables... Il est clair que notre ministre des Affaires étrangères [Jacek Czaputowicz] n'ira pas au sommet", avait répliqué le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.
Une première crise l'an dernier
Ce regain de tension entre la Pologne et Israël intervient après un premier problème survenu la semaine dernière à propos de déclarations de Benjamin Nétanyahou citées dans la presse de son pays et portant sur le rôle des Polonais dans l'Holocauste. Dimanche, Varsovie a annoncé que Mateusz Morawiecki n'irait pas en Israël pour la réunion du groupe de Visegrad et serait remplacé par son ministre des Affaires étrangères. La nouvelle déclaration d'Israel Katz a provoqué l'annulation pure et simple de leur participation.
L'an dernier, une importante crise avait secoué les relations entre les deux pays. La Pologne avait adopté une loi controversée, perçue en Israël et aux Etats-Unis comme une tentative implicite d'empêcher les survivants de l'Holocauste d'évoquer les crimes de Polonais à leur égard. La Pologne a fini par amender cette loi, destinée, dans son optique, à défendre l'image du pays et des Polonais pendant la Seconde Guerre mondiale, et les deux pays avaient annoncé une relance de leurs relations.
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