Après la Grèce, l'Espagne affiche un déficit record faisant craindre pour la santé de l'Euro
Le déficit des comptes publics espagnols s'est envolé à 11,4% du PIB en 2009. Les prévisions sur le déficit espagnol était jusqu'ici de 9,5% du PIB.
Dans la foulée, le gouvernement a annoncé un plan d'austérité visant à économiser 50 milliards d'euros d'ici 2013 et à rentrer dans les clous du pacte de stabilité (déficit limité à 3% du PIB).
La commission européenne a donné jusqu'à 2013 aux Etats membres dont les déficits se sont envolés à la faveur de la crise économique et des mesures publiques de relance pour rentrer dans les limites du pacte de stabilité.
Le gouvernement socialiste espagnol a approuvé vendredi une proposition de réforme de la Sécurité sociale prévoyant de repousser de deux ans l'âge légal de la retraite, de 65 ans à 67 ans, a annoncé sa vice-présidente Maria Teresa Fernandez de la Vega. La proposition devra être débattue par les partis politiques et vise à établir "le nouvel âge de la retraite à 67 ans", a déclaré Mme de la Vega à l'issue du conseil des ministres.
Tension sur l'euro
L'euro a terminé la semaine toujours très faible face au dollar vendredi, cantonné sous le seuil de 1,40 dollar, à cause d'inquiétudes persistantes sur la situation de certains pays européens dont la Grèce, et sur un possible risque de contagion au sein de la zone euro. En 15 jours, l'euro a ainsi perdu jusqu'à 4,5% de sa valeur face au dollar.
La santé budgétaire de la Grèce est au centre des inquiétudes et pèse sur l'euro, Athènes faisant face à la pire crise de ses finances publiques depuis 30 ans, avec une explosion de ses déficits et de sa dette.
Une dette qui ne peut que s'accentuer, la Grèce étant obligé d'emprunter plus cher (plus du double que l'Allemagne) sur les marchés financiers que les autres pays liés à l'Euro.
Plan de redressement en Grèce
Le gouvernement socialiste grec a annoncé un plan de redressement prévoyant notamment des coupes dans les dépenses publiques et une lutte renforcée contre la fraude fiscale, censé faire baisser le déficit à 8,7% du PIB cette année. Mais de nombreux observateurs jugent, au mieux, ces objectifs difficiles à atteindre et tablent désormais sur un éventuel plan de soutien de l'Union Européenne, ce que l'Allemagne et la France ont démenti.
Que fait l'Europe
Si la situation venait à s'aggraver au Portugal, comme en Irlande, en Espagne et en Italie, comme le craignent des économistes, cela pourrait reposer la question de la viabilité de la monnaie unique européenne. "Les autorités européennes se retrouvent dans une situation où elles vont devoir prendre une position sans attendre", estime Simon Derrick, analyste chez BNY-Mellon.
"La Grèce n'est pas seule", a assuré vendredi la ministre française de l'Economie Christine Lagarde sur CNBC, en marge du sommet de Davos, réaffirmant toutefois qu'il n'y avait "pas de plan de sauvetage" pour ce pays en proie à la pire crise financière depuis trente ans tout en disant qu'il n'y a pas de plan de sauvetage.
"Nous au FMI, on est prêt à intervenir si on nous le demande mais çe ne sera pas obligatoirement nécessaire", a déclaré M. Strauss-Kahn à des journalistes lors du Forum économique mondial (WEF). Il avait tenu des propos similaires mi-janvier. "Je pense qu'à l'intérieur de la zone euro la solidarité peut jouer suffisamment pour régler cela", a-t-il ajouté.
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