Bébés échangés en Italie : la justice donne raison à la mère porteuse
L'affaire a bouleversé l'Italie et suscité un vif débat : faut-il privilégier l'ADN ou la gestation ? La justice italienne a tranché pour la gestation, en fin de semaine dernière, en donnant priorité à la mère porteuse de deux jumeaux, une fille et un garçon, nés le 3 août dernier. Lors d'une fécondation in vitro en décembre, cette femme s'était vu implantée par erreur l'embryon d'un autre couple.
L'affaire avait été révélée par le journal La Stampa en avril : au quatrième mois de grossesse, après un test destiné à déceler les problèmes génétiques, le couple avait appris que ni la mère ni le père n'étaient les parents génétiques des enfants conçus. Selon la presse, l'erreur de l'hôpital de Rome serait due à une presque parfaite homonymie entre les deux couples.
"La mère naturelle est la femme qui accouche de l'enfant"
Les parents biologiques ont alors réclamé que les deux bébés leurs soient confiés : "Ce sont nos enfants, ils ont notre ADN ", disaient-ils. Mais la mère porteuse et son mari ne voulaient pas les leur céder.
La justice italienne considère finalement que la demande des parents biologiques "n'est pas conforme aux intérêts des enfants mineurs, à la stabilité de leur statut ni à leur droit de vivre avec ce qui est leur famille, selon l'ordre en vigueur " en Italie. En Italie, une loi de 1939 stipule en effet que la mère naturelle est la femme qui accouche de l'enfant. Selon la magistrate, il y a "un intérêt substantiel des enfants mineurs au maintien du lien " avec la femme qui les a mis au monde.
Plainte des deux couples contre l'hôpital
Cela en tenant compte du fait que "déjà dans leurs premiers jours de vie, ils ont instauré un rapport affectif avec les parents ". Pour ce qui est du père et mari de la mère porteuse, le système italien prévoit qu'"il devient le père légal de l'enfant, quand la mère, qui a porté l'enfant, déclare dans l'acte de naissance que cet enfant est né durant le mariage ".
Dans le même temps, la juge reconnaît toutefois "le drame humain " des parents biologiques, dont aucune Fiv n'a fonctionné, mais souligne qu'ils pourront seulement avoir droit à un dédommagement. Les deux couples ont porté plainte contre l'hôpital pour cet échange de bébés.
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