Belgique : la ville de Menin ne parle plus le français
Pour bien saisir le caractère surréaliste de cette
décision, il faut savoir que cette ville de 33.000 âmes (dont 7 % d'étrangers)
longe la frontière française, et qu'elle se prolonge sans interruption en
territoire français par la ville d'Halluin (20.000 habitants), qui partage avec
Menin (Menen en néerlandais) sa rue principale. Celle-ci s'appelle rue de Lille du côté français, et
Rijselstraat (c'est la traduction exacte) du côté belge.
On estime à plus de 30 % le nombre de francophones belges
établis à Menin, et les commerçants sont, à des degrés variables, bilingues
français-néerlandais, compte tenu de l'afflux de clients français le week-end.
De ce point de vue, la décision municipale est d'autant plus difficile à
comprendre que la bourgmestre, une démocrate-chrétienne autodidacte, qui répond
au nom pas très flamand de Martine Fournier, est fille d'un marchand de charbon
et elle-même précédemment gérante d'une boutique de mode féminine.
Des réactions de colère envisagées...
Mais Mme Fournier a fait ses débuts en politique sous la
coupe rapprochée de l'ancien Premier ministre Yves Leterme, qui naguère
estimait que les francophones – je le cite – "n'étaient pas intellectuellement
capables" d'apprendre le néerlandais.
Mais la municipalité s'attend à ce point à la colère d'une partie de ses
administrés qu'elle a envoyé ses fonctionnaires préposés aux guichets suivre un
stage de "gestion des situations d'agressivité" .
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