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Législatives en Italie : "L'indécision des électeurs devient une des caractéristiques de nos démocraties"

Le politologue Marc Lazar a indiqué dimanche sur franceinfo que l'Italie "connaît une crise de défiance" alors que les élections législatives ont lieu dans le pays.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un bureau de vote à Milan en Italie lors des élections législatives le 4 mars. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Les électeurs italiens se rendent dimanche 4 mars aux urnes pour les élections législatives et l'issue du scrutin est des plus incertaines. La campagne est marquée par la forte indécision des Italiens, mais pour Marc Lazar, politologue et directeur du centre d'histoire de Sciences Po, il ne s'agit pourtant pas d'une nouveauté.

franceinfo : Un sondage publié il y a trois jours en Italie estime que 20% des votants n'avaient pas encore fait leur choix. Est-ce le symbole d'une campagne particulière ?

Marc Lazar : Ça n'est pas nouveau. En 2013, 13% des électeurs italiens s'étaient décidés le dernier jour. L'indécision devient l'une des caractéristiques de nos démocraties. À cause du type de campagnes électorales, à cause du contexte économique et social du pays, et dans le cas de l'Italie, à cause de l'offre politique.

La campagne a tourné autour de deux sujets : les migrants et l'euroscepticisme. Est-ce la marque d'une droitisation du discours politique ?

Il y a eu un afflux de migrants sur les côtes italiennes depuis 2013-2014, avec un sentiment considérable des Italiens qu'ils ont été abandonnés par l'Union européenne et, disons-le clairement, par la France. Il y a eu l'accélération d'un euroscepticisme. L'Italie connaît une crise de défiance, non seulement à l'égard de la classe politique, mais de l'ensemble des classes dirigeantes qui est absolument profond, impressionnant et qui ne fait que se renforcer. Avec, par conséquent, l'idée d'envoyer tout en l'air.

Silvio Berlusconi, 81 ans, est revenu sur le devant de la scène. Est-il le symbole d'une profonde crise de renouvellement ?

L'Italie est devenue un pays "gérontocratique". En Italie, beaucoup de personnes âgées sont au poste de commande. Mais ce n'est plus le même Silvio Berlusconi. Il est là, il est présent mais il est très affaibli. Il est inéligible, il ne pourra pas être ministre, mais surtout il est concurrencé dans sa coalition par la ligue du Nord. Il faudra voir si demain la ligue du Nord passe devant son parti Forza Italia.

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