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"C'est comme Kennedy ou Macron" : en Pologne, le candidat à la présidentielle Rafał Trzaskowski redonne espoir à l'opposition

L'élection présidentielle se tiendra dimanche 28 juin en Pologne, où le président sortant et candidat a perdu beaucoup de points dans les sondages au profit de son concurrent libéral. Reportage à Varsovie.

Article rédigé par Ludovic Piedtenu - Edité par Marina Cabiten
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Dernier meeting du candidat Rafał Trzaskowski, maire de Varsovie, avant la présidentielle en Pologne le 28 juin 2020. (LUDOVIC PIEDTENU / RADIO FRANCE)

Dernière ligne droite avant la présidentielle en Pologne dimanche 28 juin, et derniers meetings samedi soir dans la capitale Varsovie. L’actuel président conservateur Andrzej Duda termine cette campagne en ayant perdu beaucoup de points dans les sondages au profit d’un opposant libéral, l’actuel maire de Varsovie, qui pourrait créer la surprise.

Son nom : Rafał Trzaskowski. Il est le visage qui redonne de l’espoir à l’opposition. C’est lui qui a repris le flambeau après le report de dernière minute de ce scrutin qui devait avoir lieu le 10 mai, en pleine pandémie de coronavirus. En seulement quelques semaines, sa popularité a explosé.

Un duel entre deux visions de l'Europe

C’est sur la grande place, devant les remparts rouges de la vieille ville, qu’il a choisi de délivrer son dernier discours de campagne. Dans cette foule plutôt jeune, il y a Jola qui scande le prénom du candidat. Elle est venue avec son fils Gaëtan, un prénom français parce qu’elle aime la France, pays qui l’a accueillie il y a 30 ans quand elle a voulu fuir le communisme.

Rafał Trzaskowski lors de son dernier meeting pour la présidentielle polonaise du 28 juin 2020, à Varsovie. (LUDOVIC PIEDTENU / RADIO FRANCE)

Dans les yeux de Jola brillent les étoiles du drapeau européen, qui flotte à part égale dans ce meeting avec le drapeau rouge et blanc polonais. "C'est la liberté pour moi. Je veux que mes enfants soient européens. Européens !" La foule répète "Mamy dosc" ("Nous en avons assez"), le slogan contre les restrictions liées au coronavirus qui est devenu depuis un slogan contre le PiS (le parti au pouvoir). Assez d’Andrzej Duda, le président sortant qui dit tout haut qu’il n’aime pas l’Europe mais qui aime bien, selon ses détracteurs, les subventions européennes qui lui permettent quelques largesses financières en direction des électeurs.

Une campagne très disputée pour la première fois depuis longtemps

Jola veut combattre ce clientélisme. "Là, on n'est pas préoccupé par le coronavirus, on est préoccupé par l'avenir de la Pologne. C'est tout. Trzaskowski est un très grand espoir pour moi. C'est comme Kennedy ou Macron, parce qu'il est libéral et moi je suis libérale."

Avec Duda, c'est cinq ans de plus. Je n'ai pas le temps, moi. Mes enfants n'ont pas le temps.

Jola, électrice polonaise

à franceinfo

Trzaskowski est souvent présenté comme le candidat de l’élite à la différence de Duda qui serait plus le candidat des champs face au candidat des villes.

"Duda, la fin", peut-on lire sur une pancarte de manifestants pro-Rafał Trzaskowski à Varsovie. (LUDOVIC PIEDTENU / RADIO FRANCE)

"Je suis catholique, précise d'elle-même Jola, comme à peu près la moitié de la nation. Je suis en train de prier tout le temps pour qu'il (Trzaskowski) l'emporte sur Duda. Mais les Polonais sont imprévisibles", conclut-elle.

Cette campagne électorale est clairement la plus disputée de ces dernières années. Le second tour, le 12 juillet paraît inévitable et totalement incertain.

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