Coalition contre Daech : l'Europe de la Défense est-elle en panne ?
François Hollande peut faire confiance au gouvernement allemand qui vient d’annoncer son intention d'envoyer 650 soldats au Mali pour appuyer la mission de l’ONU au Mali, la Minusma. Le Bundestag tranchera dans les prochains jours. L’idée : soulager Paris dans son combat contre l’organisation Etat Islamique. L’Allemagne n’a pour l’heure déployé que dix soldats dans le nord du Mali, tandis que 200 hommes contribuent à la mission européenne de formation des soldats maliens dans le sud du pays.
A LIRE AUSSI ►►► Hollande et Obama vont "intensifier les frappes en Syrie et en Irak" contre Daech
650 soldats allemands supplémentaires ? Une goutte d'eau, quand on sait que la France compte près de 7.000 militaires engagés dans les opérations extérieures : 3.500 au sein de l’opération Barkhane, 900 pour Sangaris en République centrafricaine, 350 dans l’Océan indien dans le cadre de l’opération Atalante contre les pirates et les passeurs, sans oublier les 700 militaires déployés en Irak avec Chamal et les 900 hommes présents au Liban.
Quelle est la position des autres pays de l'UE ?
Pour le reste, l’Espagne et l’Irlande, à l’instar de l’Allemagne, se disent prêts à aider la France militairement et à envoyer des soldats dans des opérations africaines sous mandat de l’ONU. Et puis il y a la Grande-Bretagne, la plus engagée : elle a déjà effectué des frappes en Irak et David Cameron a promis à François Hollande de les élargir à la Syrie si son Parlement lui donne le feu vert jeudi.
Globalement, la réponse est donc relativement timide : les Etats restent réticents, soit par manque d’intérêt propre, soit parce que les mandats sont inadaptés. Quant aux pays de l’est, comme la Pologne, leur préoccupation est d’abord de faire face aux Russes. Le reste leur paraît secondaire. Voilà pourquoi l’Europe de la défense est en panne, regrette Arnaud Danjean, député européen, membre de la sous-commission de la Défense au Parlement européen : "Les pays de l'Est sont tétanisés par la Russie" , souligne-t-il.
L'Italie joue la solidarité avec sa carte culturelle
L’Italie répudie la guerre. Elle a donc choisi de dépenser à parts égales deux milliards d’euros pour sa sécurité et sa vie culturelle. "Ils détruisent les statues, nous voulons des casques bleus de la culture. Ils brûlent les livres, nous sommes ceux des bibliothèques. Ils imaginent la terreur, nous répondons avec la culture" , a déclaré le chef du gouvernement italien Matteo Renzi. Et d’ajouter : "Le pacte d’humanité est plus important que le pacte de stabilité" . Matteo Renzi rencontrera d'ailleurs François Hollande ce jeudi.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.