Des vigiles non payés et logés sous un pont pour le jubilé d'Elizabeth II
Selon le quotidien britannique "The Guardian", une trentaine de chômeurs, recrutés pour encadrer la foule, ont vécu l'événement dans des conditions très spartiates.
Ce n'était pas la fête pour tout le monde. Le Royaume-Uni était en liesse quatre jours durant pour le jubilé de diamant de la Reine Elizabeth II. Mais une trentaine de chômeurs employés par une société de sécurité n'ont pas profité du feu d'artifice, des cotillons et de la ferveur populaire, a révélé lundi 4 juin le quotidien britannique The Guardian (lien en anglais). Ils ont plutôt vécu un cauchemar.
"Nous avons été abusés"
Les chômeurs de longue durée venaient du sud du pays, notamment de Bristol, Bath et Plymouth. Ils participaient à un programme de retour à l'emploi. Ils avaient pour mission d'encadrer la foule venue à Londres pour assister aux festivités. Mais contrairement à ce qui avait été prévu, ils n'ont pas été payés. Pis, ils ont dû dormir sous un pont, à même le sol. Ils n'ont pas eu accès à des toilettes pendant près de 24 heures et ont eu des journées de travail de 14 heures. Sans compter qu'ils ont été contraints de se changer à l'extérieur, dans la rue. "Il faisait froid, il faisait humide, on ne pouvait pas dormir de toute façon, et je pense que nous avons été abusés", raconte un homme à l'équipe de France 2 Londres.
La société de sécurité Close Protection UK a également fait appel à une cinquantaine d'apprentis. Ils ont eu la chance d'être payés... 2,80 livre (3,44 euros) de l'heure pendant leurs trois jours de travail.
Un avant-goût des Jeux olympiques
De son côté, l'entreprise n'a pas nié. Elle a présenté ses excuses, tout en assurant que ce qu'a révélé le Guardian est "exagéré".
Mais le pire est peut-être à venir. Les chômeurs ont participé au jubilé en espérant décrocher un poste pour les prochains Jeux olympiques. D'après un porte-parole de l'entreprise, "le staff venu pour le jubilé complète son entraînement". Il est important qu'ils aient "une expérience" avant le grand événement sportif de l'été, a-t-il expliqué.
L'affaire a pris un tour politique mercredi, lorsqu'un ancien responsable travailliste a demandé au gouvernement de lancer une enquête, rapporte The Guardian (lien en anglais). Se disant "très concerné", l'ex-vice-premier ministre travailliste Lord John Prescott s'est demandé si ce sera "le même modèle pour les Jeux olympiques."
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