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Échec de Galiléo : Soyouz dans le collimateur

Deux satellites européens ont été envoyés dans l'espace vendredi, mais placés sur la mauvaise orbite. Le projet Galiléo, qui accumule les retards et surcoûts depuis son lancement, n'est toutefois pas remis en cause pour le moment.
Article rédigé par Camille Magnard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le départ de Soyouz, le 22 août © MAXPPP / Arianespace)

Deux satellites lancés à 17.000 kilomètres d'altitude au lieu de 23.000, et sur la mauvaise orbite... Comment a-t-on pu se tromper à ce point en envoyant dans l'espace deux satellites européens du projet Galiléo ? C'est la question à laquelle vont devoir répondre les huit experts européens de l'aérospatiale qui composent la commission d'enquête chargée de comprendre ce qui s'est passé vendredi dernier.

Galiléo, présenté comme le futur concurrent du GPS américain, accumule depuis son lancement en 2001 les retards et les surcoûts. Face à ce nouveau coup dur, Dominique Detain, de l'Agence spatiale européenne, préfère voir les choses avec fatalisme : il évoque "les aléas du spatial ".  "Ce n'est pas le programme qui est en cause , explique-t-il. Cela fait partie du métier spatial, c'est le risque ."

Un problème avec Soyouz

Alors comment expliquer ce contretemps ? Pour le moment, c'est le lanceur des satellites, la fusée russe Soyouz, qui est montrée du doigt. Son étage supérieur, le module Frégate, n'a pas bien fonctionné au moment de libérer les deux satellites. Les données de vol de Soyouz vont être scrutées à partir de ce jeudi par les experts de la commission d'enquête, dont les premières conclusions sont attendues pour le 8 septembre.

D'ici-là, le projet Galiléo est mis sur pause. C'est ce qu'explique Jean-Yves Le Gall, le président de l'agence spatiale française : "Il est clair qu'on ne pourra reprendre les lancements de Galileo par Soyouz que lorsqu'on aura compris ce qu'il s'est passé ", raconte-t-il.

Le paradoxe du lanceur russe

Avoir dans le viseur un lanceur russe sur un projet aussi stratégique, qui doit concurrencer le GPS américain mais aussi le système Glonass russe... Pour l'astrophysicien François Barlier, auteur d'un livre sur Galileo, cette dépendance du projet européen à Moscou pose problème. "D'un côté on a des relations difficiles avec les Russes, mais de l'autre on collabore avec les lanceurs Soyouz ", résume-t-il.

La veille du lancement des deux satellites par Soyouz, l'agence spatiale européenne a d'ailleurs signé un contrat avec le lanceur concurrent, Ariane, pour qu'il place douze satellites en orbite dès l'an prochain. A terme, le système Galileo devrait être opérationnel en 2018. Si tout se passe bien.

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