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Elections législatives en Hongrie : favori du scrutin, le Premier ministre Viktor Orban se pose en défenseur de la nation

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban part favori pour remporter dimanche un troisième scrutin législatif d'affilée. À la tête d’un parti de droite nationaliste, il a largement axé sa campagne sur l’immigration. Un discours qui rassure une grande partie de l'électorat. 

Article rédigé par Florence La Bruyère - Edité par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Viktor Orban en meeting à Szekesfehervar, dans le centre de la Hongrie, le 6 avril 2018. (ATTILA VOLGYI / XINHUA)

Huit millions d’électeurs sont appelés aux urnes dimanche 8 avril en Hongrie pour les élections législatives. Le parti du Premier ministre sortant, Viktor Orban, est donné favori avec 40% d’intentions de vote. Au pouvoir depuis huit ans, Viktor Orban est en lice pour un troisième mandat. L’homme fort de Budapest est souvent critiqué pour ses tendances autoritaires, et le système électoral est taillé pour que son parti gagne, mais il a le talent de rassurer les Hongrois, notamment sur la question de l'immigration, dont il a fait l'un des principaux thèmes de sa campagne.

Des électeurs convaincus d'une "bonne politique"

Franziska Csasar, 57 ans, habite près du lac Balaton. Elle n’a jamais vu de migrants. Sauf à la télévision publique qui dit que les réfugiés sont sur le point d’envahir le pays. Alors Franziska vote pour Viktor Orban, qui selon elle protège la Hongrie. "Le gouvernement Orban mène une bonne politique. On ne peut pas accueillir des migrants et leur donner à chacun 9 millions de forints. Comment on ferait ? La moitié des Hongrois n’ont que 50 000 forints (moins de 200 euros) par mois pour vivre !".

Même son de cloche à Gyöngyös, une ville au nord de Budapest. Sur la place du marché, les jonquilles sont là, éclatantes, le printemps aussi. Sourire aux lèvres, Zsolt Sos vend ses poulets fermiers et ses saucisses maisons. "On est très satisfaits de ce gouvernement. Il nous donne des subventions, et puis on a de l’argent européen. Et là, le gouvernement vient de donner des chèques-cadeaux aux retraités. Les gens ont plus d’argent, ils sont très contents !", affirme le commerçant.

L'identité nationale au coeur de la campagne

Gabor Bencsik est rédacteur en chef d’un magazine conservateur. Il vote lui aussi pour Viktor Orban. Pour ce journaliste, le Premier ministre sait parler aux Hongrois de leur identité, qui serait mise en péril par l’immigration. Cela réveille une peur très enracinée chez eux. "On a été occupé par les Turcs, par les Allemands, par les Russes. La Pologne a même été rayée de la carte pendant un moment. L'histore a montré qu'une nation peut disparaître. Les occidentaux ne peuvent pas comprendre ça. Un Français ne peut pas imaginer que la France disparaisse", explique-t-il.

"Ils veulent nous prendre notre pays, mais nous protégerons la Hongrie" : avec ce discours, Viktor Orban se pose en défenseur des Hongrois. Et c’est l’une des clés de sa popularité.

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