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Erasmus, 30 ans de succès, s’ouvre aux apprentis

Erasmus fête ses trente ans en 2017. Le programme d'études à l'étranger est un succès incontestable pour l'Union européenne. Erasmus est le chantre de l'Europhilie. Désormais, le programme s'ouvre également à l'apprentissage. Un début timide, mais il devrait être totalement opérationnel en 2018.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Une jeune apprentie allemande travaille sur une forge. (AFP)

Erasmus est considéré comme «une des réussites les plus incontestées» de l’Europe. On pourrait ajouter, et des plus emblématiques. Depuis 30 ans, plus de trois millions d’étudiants ont pu poursuivre durant quelques mois des études à l’étranger.
Pour l’anecdote, on retiendra le million de bébés dont Erasmus peut se prévaloir. Un étudiant Erasmus sur quatre a rencontré son partenaire lors de son séjour. Mais la vraie réussite se situe sur le marché du travail. Les employeurs apprécient cette expérience.
 
Au fil des ans, le programme a évolué. Lancé en 2014, Erasmus+ réunit les anciens programmes Erasmus (destiné aux étudiants), Comenius (collégiens et lycéens), Leonardo da Vinci (apprentis) et Grundtvig (adultes en formation). Il est doté d'un budget de 14,7 milliards d'euros pour 2014-2020, en hausse de 40% par rapport aux dispositifs antérieurs.
 
Expérience
Mais pour les apprentis, le séjour à l’étranger ne dépasse pas les deux semaines. Aussi en 2016, Bruxelles a lancé un programme expérimental de mobilité longue, qui leur permet de profiter aussi longtemps d’Erasmus que les étudiants. L’euro député français Jean Artuis a, dès le départ, soutenu l’expérience. La difficulté reconnaît-il réside dans la diversité des statuts de l’apprentissage: «28 pays, donc 28 systèmes différents d’apprentissage.» Ainsi en France, l’apprenti qui part à l’étranger reste sous la responsabilité de son maître de stage français.
 
En octobre 2016, 145 apprentis dont 75 Français ont essuyé les plâtres. Ils ont été accueillis dans 23 centres de formation dans douze pays européens. «Ils ont pris des risques», reconnaît Jean Artuis tant l’expatriation même provisoire est complexe, en particulier en termes de couverture sociale.
 
Vers un statut européen
L’objectif est donc de faire converger les statuts au niveau européen. Jean Artuis nous affirme que ce programme sera intégré par la Commission européenne et opérationnel dès 2018. Il y aura cette fois un statut type de l’apprenti européen et une ligne de crédit autrement plus importante que les 1,8 million d’euros actuels.
 
«Ce programme ne s'adresse pas (...) aux étudiants, mais aux apprentis. Il leur donne la même possibilité de mobilité que des jeunes issus des milieux académiques. C'est pour cela que je le soutiens», a déclaré Martin Schulz le président du Parlement européen.
 
Pour faciliter leur départ, les apprentis suivent des cours de langue. Ils bénéficient d’une bourse de mobilité. L’accueil se fait auprès de 33 centres de formation répartis dans 12 pays.
 
L’emploi véritable enjeu
En jouant sur la mobilité et l’apprentissage, les initiateurs du projet espèrent voir réduire le chômage des jeunes. L’Allemagne, pays où l’apprentissage est le plus développé, est aussi celui qui connaît le plus faible taux de chômage des jeunes. 7,2% contre 50% en Grèce, pays peu ouvert à l’apprentissage (18,8% de moyenne pour l’Europe).

Pour Jean Artuis, la mobilité permet de voir comment les autres travaillent. Mais c’est aussi l’opportunité de trouver du travail à l’étranger. Le député européen n’en démord pas: «L’apprentissage empêche le chômage.»

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