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Européennes : qui sont les votants ? qui sont les abstentionnistes ?

Une abstention massive des classes populaires, et des plus jeunes ; un vote FN dominant chez ces mêmes catégories : tels sont les enseignements que l'on peut tirer de la vaste étude réalisée par Ipsos/Steria à l'occasion des élections.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Un bureau de vote à Fontenay-sous-Bois, près de Paris, hier © REUTERS/Charles Platiau)

Qui sont les électeurs du 25 mai ? Qui sont les abstentionnistes ? Vastes questions... auxquelles l'institut de sondage Ipsos/Steria s'efforce de répondre, dans une vaste étude effectuée juste avant le vote.

Où l'on apprend, par exemple que l'abstention est massivement le fait des catégories populaires, et des jeunes. Ainsi, 69% des chômeurs, 68% des employés, 65% des ouvriers ne se sont pas déplacés, contre 53% des cadres. Dans le même ordre d'idée, un quart des moins de 35 ans a voté, seulement, alors que 60% des plus de 60 ans se sont déplacés.

Pourquoi l'abstention ? Parce que les politiques sont impuissants "à changer la vie quotidienne", pour 32% des abstentionnistes ; 26% se sont, eux, abstenus, pour "exprimer leur mécontentement à l'égard des hommes politiques" ; 21% se sont abstenus par manque d'informations sur les élections.

Le vote FN examiné à la loupe

Sur le vote FN, on s'aperçoit sans surprise que c'est dans les couches populaires et modestes de la société qu'il fait ses meilleurs scores : 43% des ouvriers ont voté FN, 38% des employés, 37% des chômeurs. 

La nouveauté, c'est que le FN est le premier parti des moins de 35 ans : 30% ont voté FN, contre 15% au PS, et 15% à l'UMP. Seuls les plus de 60 ans échappent d'ailleurs à cette règle : 21% ont voté FN, mais 25% ont voté UMP et 17% PS.

A noter que les électeurs du FN sont les seuls à déclarer majoritairement avoir privilégié une logique nationale dans leur vote : 69% disent avoir voté pour sanctionner le président et le gouvernement.

Signe de la banalisation du FN, 51% des Français se disent pas indignés par la victoire du FN ; 27% en sont même satisfaits, 24% sont indifférents... et 49% sont mécontents.

Crise de confiance vis-à-vis de l'UE

C'est assez logique : puisque l'UE est perçue comme insuffisamment protectrice, les électeurs demandent plus de souveraineté nationale.

51% des sondés considèrent ainsi que l'appartenance de la France à l'UE a aggravé les effets de la crise sur les Français ; 27% seulement pensent le contraire. Seuls quatre Français sur 10 voient l'appartenance de la France à l'UE comme une bonne chose.

Reste que - pas fous - 72% des Français sont favorables au maintien de la France dans la zone euro.

Pour la suite, les sondés demandent plus de protectionnisme (39%), plus de contrôle de l'immigration grâce à une police des frontières européenne (29%), plus d'harmonisation fiscale (29%). 

Et puis, et surtout, les deux tiers des Français considèrent qu'il faut "renforcer le pouvoir de décision national, même si cela limite celui de l'Europe" .

 

 

 

 

 

             

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