Fiscalité : Ikea accusé d'avoir soustrait un milliard d'euros
Ikea a soustrait un milliard d'euros aux fiscs européens ces six dernières années. Rien que pour l'année 2014, les pertes fiscales s'élèvent à 35 millions d'euros pour l'Allemagne et à 24 millions d'euros pour la France. C'est ce que révèle le groupe des Verts au Parlement européen dans un rapport où les pratiques d'optimisation fiscale du géant suédois sont révélées.
Un montage fiscal complexe
"Comme quoi Ikea qui rime souvent avec simplicité est capable de faire dans la complexité quand il s'agit de protéger ses profits des systèmes d'impositions nationaux" explique le co-président du groupe des Verts au Parlement européen Philippe Lamberts. Il détaille l'une des techniques utilisées : les magasins du groupe réduisent leurs profits, et donc leur base imposable, en versant une redevance à une société-écran au Liechtenstein via les Pays-Bas qui justement n'impose pas les redevances. Ikea dit ne pas avoir pris connaissance du rapport et ne pas être en mesure de faire des commentaires
Lutter contre l'optimisation fiscale
Pour les eurodéputés écologistes à l'origine de ces révélations, la Commission européenne doit faire des efforts pour lutter contre l'optimisation fiscale. Ils demandent également plus de transparence : "mener ce genre d'études ne sera pas plus facile puisque les multinationales n'ont pas d'obligation à ce jour de publier leurs résultats, les impôts qu'elles payent pays par pays et tout cela parce que les Etats membres de l'Union Européenne se refusent de leur imposer cette obligation qui est pourtant toute simple" commente le co-président du groupe des Verts au Parlement européen Philippe Lamberts. L’eurodéputé a d'ailleurs demandé à la Commission européenne d’examiner la légalité des circuits mis en place par le groupe suédois Ikéa pour faire baisser ses impôts dans les différents pays de l’Union.
"Faire plus que des mesurettes"
Interrogé sur France Info, il ne se fait toutefois pas beaucoup d’illusions et regrette la "complicité active des 28 ministères des Finances de l’Union européenne". C’est grâce à cette "logique de concurrence effrénée entre les Etats membres au profit des gros contribuables" que "ces dispositifs légaux sont disponibles pour les multinationales". Il rappelle que les petites et moyennes entreprises n’y ont pas accès et dénonce au passage une distorsion de concurrence. Il appelle le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, à faire plus que des "mesurettes" : "les victimes de cette guerre fiscale sont les petits contribuables et les petites entreprises".
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