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Fritzl condamné à perpétuité, et interné en psychiatrie

Sans surprise, l'Autrichien Josef Fritzl a été reconnu coupable de séquestration, viol et meurtre, pour avoir laissé mourir l'un des bébés qu'il avait faits à sa propre fille. Condamné à la prison à vie par les assises de Sankt-Pölten, il a été aussitôt interné en hôpital psychiatrique...
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

L'accusé a accueilli le verdict sans broncher.
Avant que les jurés ne se retirent pour délibérer, Josef Fritzl avait laconiquement déclaré : "Je regrette de tout mon cœur, mais je n'y peux plus rien, malheureusement ".

La veille, l'accusé avait créé la surprise en se déclarant "coupable" des chefs d'accusation de meurtre – passible de la prison à vie – et d'esclavage, qu'il avait jusque-là récusés. Et il avait plaidé coupable pour les quatre autres chefs d'accusation : séquestration, viols, inceste et menaces aggravées.

Au terme de quatre jours de débats dans ce "procès du siècle" en Autriche, les huit jurés et les trois magistrats de la cour d'assises de Sankt-Pölten l'ont reconnu coupable des six chefs d'accusation. Et condamné à la prison à vie.

Josef Fritzl sera d'abord interné dans un établissement psychiatrique disposant d'une aile carcérale. En cas de guérison de ses "déviances sexuelles" – qui devront être constatées par des experts, il pourra quitter l'hôpital psychiatrique pour purger le reste de sa peine, de sa vie, dans une prison. La cour a ainsi entendu la demande des victimes : par la voix de son avocate, Elisabeth Fritzl avait demandé à ce que son père "soit rendu responsable de ses actes jusqu'à sa mort".

Il menaçait de gazer ses prisonniers.

Dans un bouleversant témoignage vidéo long de 11 heures, Elisabeth, âgée aujourd'hui de 42 ans mais de seulement 18 ans au début du drame, avait retracé "le martyre inimaginable ", selon les termes du procureur, enduré pendant plus de la moitié de sa vie. Réduite à l'état d'esclave sexuelle de son propre père, violentée et violée pendant 25 ans, Elisabeth Fritzl a vécu enfermée dans la cave murée de la maison familiale avec ses six enfants nés d'incestes.

Fritzl avait même brûlé dans une chaudière le corps d'un septième enfant, un petit garçon mort en 1996 peu après sa naissance, des suites de difficultés respiratoires qui n'avaient pas été soignées.

Les six enfants encore en vie, aujourd'hui âgés de six à 20 ans, vivent sous de fausses identités, dans un endroit tenu secret, comme leur mère. Trois d'entre eux avaient été élevés à l'étage par Fritzl et son épouse Rosemarie. A ceux qui les interrogeaient, ils affirmaient, sous la contrainte, que leur mère les avait abandonnés après avoir rejoint une secte. Pour les contraindre, Fritzl menaçait de gazer ses prisonniers enfermés dans la cave.

Leur bourreau condamné, toute la question est maintenant de savoir comment les victimes vont pouvoir se reconstruire après avoir vécu un tel calvaire.

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