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G8 : Vladimir Poutine seul contre tous

Froid et distant avec les autres membres du G8, Vladimir Poutine a campé sur ses positions concernant la question syrienne, lors du sommet en Irlande du Nord. L'analyse d'Alban Mikoczy, le correspondant de France 2 à Moscou.

 

Article rédigé par franceinfo
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Le président russe, Vladimir Poutine, lors du sommet du G8 à Lough Erne, en Irlande du Nord. (SERGEY GUNEEV / RIA NOVOSTI)

Désaccord affiché sur la Syrie entre les huit pays les plus riches. Le sommet du G8 s'est conclu par un communiqué commun dans la douleur, mardi 18 juin. Ce dernier demande de mettre fin aux violences en Syrie, mais ne mentionne pas le sort du chef d'Etat syrien, Bachar Al-Assad, sur lequel les Occidentaux et le président russe s'opposent. Le Premier ministre canadien n'a pas hésité à parler d'un "G7+ 1", Vladimir Poutine jouant seul contre les autres chefs d'Etat.

Alban Mikoczy, correspondant de France 2 à Moscou, livre son analyse.

Francetv info : Comment expliquer l'attitude quasi "désinvolte" de Vladimir Poutine pendant ce G8 ?

Alban Mikoczy : Le président russe a fait le service minimum. Lors du sommet, Vladimir Poutine semblait curieusement détendu. Officiellement, il n'a pas entendu les critiques du chef du gouvernement canadien, qui a évoqué un G7+1.

Officiellement toujours, il n'a pas trouvé si éloignées les positions des différentes délégations sur les thèmes économiques. Il a même affirmé que sur la Syrie, les objectifs poursuivis étaient les mêmes : le retour de la paix et le respect de l'intégrité, tout en annonçant que les livraisons d'armes russes pouvaient continuer.

Pourquoi cette sérénité affichée ?

Vladimir Poutine adresse en fait deux messages à la communauté internationale. Premièrement, il dit en substance : "Je ne bougerai pas d'un pouce, vous pouvez toujours vous liguer contre moi, vous n'obtiendrez rien." Il réclame ainsi d'ouvrir de vraies négociations, mais sur la base de ses propositions sur la Syrie. La première étape pour lui est d'obliger les rebelles à déposer les armes ; dans un second temps, il essaiera de convaincre Damas de constituer un gouvernement d'alliance nationale.

Le second message que le président russe adresse aux grands de ce monde concerne le G20, qui se tiendra à Saint-Pétersbourg en septembre. Une façon de rappeler que cette fois, c'est la Russie qui gérera l'ordre du jour.

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