GB : vidéosurveillance, internet et prime à la délation
Jusqu’ici, la Grande Bretagne était bardée de caméras, au point que beaucoup la comparent déjà au monde de Big Brother décrit par George Orwell dans "1984". Seulement, ces caméras étaient en quelque sorte "chacune dans son coin". Et puis un rapport vient de conclure à l’inutilité de la vidéosurveillance, car il n’y a personne pour scruter les images.
Alors, les responsables d’une société baptisée Internet Eyes ont eu l’idée d’aller plus loin. Beaucoup plus loin. Le système proposé franchit un nouveau pas dans la surveillance des faits et gestes des sujets de Sa gracieuse Majesté. D’abord, parce que le système sera cette fois-ci centralisé. C'est-à-dire que les commerces qui le souhaiteront pourront payer un abonnement de 25 euros par mois pour que les images de leurs caméras de vidéosurveillance soient mises en ligne via la société Internet Eyes. N’importe qui pourra donc depuis son ordinateur chez lui, observer n’importe quel magasin ou n’importe quelle rue.
Prime à la délation
Ensuite parce que le business prendra la forme d’un jeu en ligne, qui flatte les tendances voyeuristes de tout un chacun. Car chaque mois, une prime de 1.000 livres sterling sera versée à la personne qui, en observant son écran, dénoncera le plus grand nombre de méfaits.
Le système sera testé fin novembre dans la ville natale de Shakespeare, Stratford-upon-Avon. Et s’il devait se généraliser, chacun serait alors sous la surveillance de tous, en permanence, et la délation serait plus que jamais une arme suprême contre la délinquance.
Jacques Monin, Gilles Halais
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