Géorgie : la présidente Salomé Zourabichvili va mettre son veto à la loi sur "l'influence étrangère"
"De manière institutionnelle, le seul instrument que j'aie à la main est le veto, que je vais utiliser", indique mercredi 15 mai sur franceinfo la présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili, après l'adoption mardi du projet de loi controversé sur l'"influence étrangère". Cette loi est similaire, selon ses détracteurs, à une législation adoptée en Russie pour réprimer l'opposition.
Le veto de la présidente sera "rejeté" par la majorité, précise-t-elle, mais ce geste doit permettre de "marquer" sa position sur le sujet, "qui est celle aujourd'hui de la très grande majorité de la population géorgienne".
"La vraie décision viendra dans les urnes, puisque nous avons très vite des élections, le 26 octobre prochain. Ce qui est important c'est que la population lors de ces élections dise ce qu'elle veut. Est-ce qu'elle veut ce genre de loi, ce genre de discours vis-à-vis de nos partenaires de toujours, cette réorientation de la politique géorgienne ou est-ce qu'elle veut rester dans ce qui a été son orientation jusqu'à présent, c'est-à-dire l'Europe, toujours l'Europe", poursuit Salomé Zourabichvili.
Des manifestations tous les soirs à Tbilissi
"Cette loi va directement à l’encontre des recommandations que nous avons reçues de l'Union européenne au moment où nous avons reçu le statut de candidat", rappelle la présidente de la Géorgie. "Au lieu d’appliquer cette feuille de route - qui suppose un certain nombre de réformes sur lesquelles on devrait travailler d'arrache-pied - le gouvernement ressort une loi qui a été retoquée l'année dernière", ajoute-t-elle. "Ils la ressortent à un moment où nous avons besoin de marquer des points en direction de l'UE. C'est toute cette démarche qui est vue comme une immitation de la Russie."
Des manifestations ont donc lieu tous les soirs à Tbilissi pour dénoncer la loi. Lors de ces mouvements de contestation, "les dégénérescences ne peuvent venir que de ceux qui sont responsables de l'ordre public car ce sont des manifestations extrêmement pacifiques", selon Salomé Zourabichvili. "Il y a un problème très très grave qui est qu'il y a des forces non répertoriées, sans insigne et sans moyen d'identification, qui se produisent avec une brutalité inimaginable et qui risquent de provoquer une escalade de la violence." La présidente de la Géorgie fera une déclaration ce jeudi pour demander "aux forces de l'ordre de prendre leurs responsabilités et éviter un engrenage de la violence".
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