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Herman Von Rompuy est devenu jeudi le président du Conseil européen

Le Premier ministre belge va occuper ce nouveau poste, créé par le traité de Lisbonne, après avoir été désigné par ses pairs.C'est ce qu'a annoncé le Premier ministre britannique Gordon Brown.La Britannique Catherine Ashton, actuellement commissaire européenne au Commerce, obtient, elle,le poste de Haut représentant de l'UE aux Affaires étrangères.
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Le président de l'UE Herman Van Rompuy et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton (19 novembre 2009) (AFP / Georges Gobet)

Le Premier ministre belge va occuper ce nouveau poste, créé par le traité de Lisbonne, après avoir été désigné par ses pairs.C'est ce qu'a annoncé le Premier ministre britannique Gordon Brown.

La Britannique Catherine Ashton, actuellement commissaire européenne au Commerce, obtient, elle,le poste de Haut représentant de l'UE aux Affaires étrangères.

Catherine Ashton sera aussi vice-présidente de la Commission européenne.

"Le Conseil (organe des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE) a nommé Herman Van Rompuy comme premier président du Conseil européen et nous le félicitons", a dit Gordon Brown au cours d'un point de presse à l'issue du sommet des dirigeants des 27 pays de l'Union à Bruxelles.

Le président Nicolas Sarkozy a indiqué, pour sa part, que Herman Van Rompuy n'est "pas du tout un choix par défaut, ce n'est pas du tout ça". Au contraire, M.Van Rompuy est "profondément européen", c'est "un homme extrêmement décidé qui sait où il va, un parfait connaisseur de la politique européenne", a-t-il ajouté. "Je suis persuadé qu'(il) portera fièrement le drapeau européen", a-t-il également soutenu.

Van Rompuy: la diversité de l'Europe, un atout
"L'Europe est une union de valeurs et elle a la responsabilité de jouer un rôle important dans le monde", a déclaré le président du Conseil européen lors de sa première conférence de presse. "Je veillerai à respecter les sensibilités et les intérêts de tout un chacun", a assuré M. Van Rompuy. "Sans respect pour notre diversité, nous ne construirons jamais notre unité. Ce principe sera toujours présent dans mon esprit", a-t-il ajouté.

Herman Van Rompuy, qui prendra ses fonctions le 1er janvier, s'est dit par ailleurs favorable à ce que "l'Union européenne continue à s'élargir pour inclure d'autre pays" dans les années à venir, "à condition qu'ils remplissent les critères" demandés.

C'est une réponse à ceux qui l'accusent d'être un opposant à l'entrée de la Turquie dans l'UE. En 2004, à un moment où il n'était pas au gouvernement dans son pays, il s'était prononcé clairement contre une adhésion de la Turquie.

Il a affirmé qu'il travaillerait "en concertation permanente avec le président de la Commission et du Parlement européen dans un souci constant d'équilibre entre les institutions".

Herman Van Rompuy aura pour tâche d'aider à mieux faire entendre la voix de l'Europe dans le monde face aux Etats-Unis et aux puissances émergentes comme la Chine.

Agé de 62 ans, l'actuel Premier ministre Belge, va occuper une présidence stable pour un mandat de deux ans et demi renouvelable une fois. Ce nouveau poste va remplacer le système actuel de présidence tournante tous les six mois, qui donnait le tournis à tout le monde.

Le gouvernement britannique avait renoncé jeudi à promouvoir la candidature de Tony Blair à la présidence pour soutenir celle de Catherine Ashton au poste de chef de la diplomatie de l'UE.
La gauche européenne revendiquait ce poste, puisque la présidence devait revenir à la droite.

Le président du Conseil européen et le chef de la diplomatie formeront un trio à la tête de l'UE, avec le Portugais José Manuel Barroso, reconduit en septembre pour cinq ans à la tête de la Commission européenne.

Pourtant, en choisissant deux personnalités peu connues même en Europe, la tâche ne s'annonce pas simple. M.Rompuy, chrétien-démocrate flamand, dirige le gouvernement belge depuis un peu plus d'un an. Sa réputation s'est faite sur sa capacité à à nouer des compromis entre les différentes communautés linguistiques, francophone et flamande.

Au plan européen, il passe pour être plutôt un fédéraliste européen. Il a évoqué la semaine dernière l'idée d'un impôt vert européen, pour alimenter le budget de l'UE, s'attirant immédiatement les foudres de la presse eurosceptique britannique.

Le choix de ces deux responsables méconnus n'a pas été du goût de tous. "Les Britanniques voulaient tuer le poste (de Haut représentant) ils ont réussi" en y faisant désigner une personnalité sans grande expérience diplomatique, a critiqué un diplomate d'un grand pays européen.

Réactions

-Marie-José Lienemann, ancienne vice-présidente PS du Parlement européen, a pointé dans un communiqué "la conséquence des grandes avancées du Traité de Lisbonne : un président inodore, incolore et sans saveur, qui, de fait, incarne le plus petit dénominateur commun pour l'Union européenne".

-La Maison Blanche a indiqué jeudi que grâce à la nomination d'un président du Conseil européen le partenariat avec les Etats-Unis sera renforcé

Catherine Ashton: bio-express

Catherine Ashton, née à Upholland, dans le nord-est de l'Angleterre, il y a 53 ans, s'est fait un nom à Bruxelles comme commissaire européenne au Commerce, poste où elle a succédé à son compatriote Peter Mandelsson.

En un an à la Commission européenne, Mme Ashton a obtenu quelques résultats notables. "Elle a trouvé une solution au conflit sur le boeuf aux hormones avec les Etats-Unis, elle a conclu un accord de libre-échange avec la Corée du Sud et a normalisé les relations avec les Etats ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique)", résume un proche.

D'autre part, elle était en train de négocier un accord avec les pays d'Amérique latine qui pourrait mettre un terme à un vieux conflit sur les droits de douane sur les bananes.

Néophyte dans le domaine de la politique étrangère, "c'est une femme qui apprend vite", a indiqué une de ses collègues commissaires.

Son rôle à la tête de la diplomatie européenne sera plus important que celui de l'actuel Haut représentant, Xavier Solana, mais elle devra composer avec le nouveau président de l'Union et ne pas déplaire aux grands pays qui entendent ne pas renoncer à leurs prérogatives en matière de politique étrangère.

Diplomée d'Economie de l'Université de Londres, Catherine Ashton a été pendant six ans directeur de Business in the Community, une oeuvre caritative du prince Charles. Elle a aussi dirigé l'autorité sanitaire du comté du Hertfordshire entre 1998 et 2001.

En 1999, elle a été anoblie à la demande du parti travailliste, prenant le titre de Baronne Ashton of Upholland, et entrant ainsi à la chambre des Lords, la chambre haute du Parlement, non élue. Deux ans plus tard, elle est devenue secrétaire d'Etat à l'Education, avant d'occuper des fonctions similaires aux Affaires constitutionnelles et à la Justice.

A son arrivée au 10 Downing street, Gordon Brown, en juin 2007, l'a nommée Leader of the Lords, pour faciliter l'adoption des projets de loi gouvernementaux à la chambre des Lords.

A ce poste, elle a contribué à garantir la ratification du traité de Lisbonne, le texte qui a créé la fonction qu'elle va occuper.
Catherine Ashton est mariée à Peter Kellner, un commentateur politique et président de l'institut de sondage YouGov, avec qui elle a eu deux enfants

Herman van Rompuy

Le Premier ministre belge est un homme dont le sens du compromis est loué en Belgique mais qui reste largement un inconnu pour un demi-milliard d'Européens.

En décembre dernier, ce démocrate-chrétien, président de la chambre belge des députés, se préparait à prendre sa retraite quand il a dû remplacer le Premier ministre d'alors, Yves Leterme, emporté par une affaire politico-financière.

En 11 mois de pouvoir, cet ancien ministre du Budget à l'aspect austère mais aux yeux malicieux et à la calvitie surplombante, ancien étudiant chez les Jésuites, s'est pris au jeu, réussissant à faire fonctionner à nouveau un gouvernement fédéral, ébranlé durant près de deux ans par les incessantes divergences sur l'avenir du pays entre Flamands et néerlandophones.

Considéré comme plutôt modéré sur les dossiers lingustiques qui duivisent le pays, il est apprécié du Roi Albert II. Sa méthode de gouvernement qui semble avoir séduit ses pairs de l'UE, consiste d'abord à écouter ses interlocuteurs, puis à proposer des compromis. En faisant preuve de fermeté si nécessaire, mais sans froisser.

Né le 31 octobre 1947, il a commencé sa carrière à la Banque nationale de Belgique avant de se lancer en politique en 1973. De 1988 à 1993, il est président de son parti, le parti démocrate-chrétien flamand (CVP puis CDV). Dès la fin des années 1970, il participe à des cabinets ministériels. En septembre 1993, il est nommé ministre du Budget. Il occupera cette fonction et celle de vice-premier ministre jusqu'à la fin des années 1990.

La carrière ministérielle de M. Van Rompuy s'est achevée suite à la lourde défaite électorale de son parti en juin 1999. Simple député, Rompuy evient cependant vite au gouvernement obtenant même le titre de ministre d'Etat en 2004. Et, le 30 démbre 2008, il devient le 48e Premier ministre de Belgique.

A la tête du gouvernement, cet intellectuel multilingue a pris une dimension insoupçonnée pour la plupart de ses concitoyens, réussissant à dégager des accords sur la politique d'asile et sur le nucléaire, des questions longtemps restées en suspend.

En revanche, il risque de quitter son bureau du 16, rue de la loi, pour celui du Conseil de l'UE, dans la même rue, sans avoir trouvé de solution à l'épineux problème de l'arrondissement électoral de Bruxelles.

Catholique pratiquant, il est père de quatre enfants (deux fils et deux filles).

Ce féru de littérature (notamment allemande et française), devrait avoir moins de temps désormais pour alimenter son blog de haïkus -petites poèmes très concentrés à la mode japonaise- en néerlandais.

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