José Manuel Barroso: "Je ne suis pas un libéral"
Le président de la Commission européenne en course pour un second mandat a dénoncé les caricatures faites à son sujetLe président de la Commission européenne en course pour un second mandat a dénoncé les caricatures faites à son sujet
L'occasion était trop belle. Profitant du début de la présidence suèdoise de l'Union, M. Barroso a tenter de clarifier la donne mercredi à Stocklom.
"Ce n'est pas un crime d'être libéral, mais moi je ne suis pas un libéral". "Si j'étais libéral, je le dirais (mais) je suis un réformateur du centre", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Selon, le président de l'exécutif européen, les critiques dont il fait l'objet sont nés de la très controversée directive Bolkestein sur la libéralisation des services dans l'UE. Il en avait hérité en arrivant fin 2004 à la Commission et l'avait ardemment défendue par la suite.
Résumé par la formule des "plombiers polonais", le texte avait alimentéles craintes d'un déferlement d'une main d'oeuvre bon marché en Europe de l'Ouest et contribué au rejet du projet de Constitution européenne, lors du référendum en France.
M. Barroso a été aussi très critiqué pour être resté longtemps les bras croisés lors du déclenchement de la crise financière, en pariant sur l'auto-discipline des marchés.... avant de se convertir à la régulation sous la pression de la France et de l'Allemagne.
Réélection annoncée mais pas garantie
Peu enthousiastes à son égard, les dirigeants de l'UE n'ont donné qu'un soutien de principe à M. Borroso. Quant au Parlement européeen qui doit aussi se prononcer, il pourrait repousser sa décision à l'automne ce qui prolongerait l'incertitude et pourrait donner des idées à ses détracteurs.
Les eurodéputés conservateurs sont prêts à le confirmer en juillet, mais n'ont pas à eux seuls une majorité suffisante et les socialistes, les Verts et une partie des Libéraux sont pour leur part tentés d'attendre.
Pas du goût de l'intéressé qui a appelé les élus à ne pas laisser traîner les choses. "Il faut que la plus grande clarté règne le plus tôt possible, j'espère que les décisions qui vont être prises vont aller dans le sens d'un renforcement des institutions plutôt que d'un affaiblissement", a dit M. Barroso.
Il a sur ce point le soutien du Premier ministre suèdois, Fredrik Reinfeldt, inquiet à l'idée de se retrouver avec un exécutif européen fragilisé, en pleine présidence de l'UE et au milieu d'une crise économique.
"Ce n'est pas le moment pour l'Europe de se regarder le nombril et de se perdre dans les problèmes institutionnels", a-t-il dit, "le moment est venu de faire preuve de leadership" et "pour cela il nous faut la clarté concernant la présidence" de la Commission, a-t-il dit.
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