Cet article date de plus de dix ans.

Karima Delli, députée et militante toujours

Certains noms ne vous seront pas inconnus, d’autres n’éveilleront sans doute rien en vous. Ils ne sont pas tous français, après tout ce Parlement est européen ! Une rapide fiche signalétique, un court portrait pas toujours totalement objectif et surtout trois questions : 1. Avez-vous l’impression d’être écouté, influent ? 2. Quelle est votre plus belle réussite ? 3. Votre plus beau flop ?
Article rédigé par Françoise Schöller
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
Sourire espiègle, une arme et un atout (Union Européenne)

Karima Delli
Groupe Europe Ecologie

Née le 4 mars 1979 à Tourcoing
http://www.karimadelli.com/

En 2009, elle était la première surprise à être élue députée européenne. Quatrième de la liste Europe-Ecologie en Ile-de-France, Karima Delli avait profité du raz- de- marée vert aux élections européennes. Cette fois, elle est tête de liste. La benjamine a pris des galons et de l’envergure sans jamais renier la méthode « Karima »: un pied dans l’institution, un pied dans le mouvement social.  Cette joyeuse activiste, toujours sur le terrain, continue ses actions coups de poing au sein des collectifs Jeudi Noir (contre le mal logement des jeunes) et  Sauvons les riches (qui milite pour l’instauration d’un revenu maximum européen) . Au parlement, sans se prendre au sérieux, elle prend son rôle très au sérieux et elle bosse. Elle connaît ses dossiers sur le bout des doigts et sait se faire entendre à la commission des affaires sociales et de l’emploi. Son franc-parler et sa bonne humeur font le reste et ça marche !

Nous l'avions rencontrée juste avant les élections de 2009. Elle est restée fidèle à elle-même.



1. Pensez-vous avoir joué un rôle important lors de dans cette mandature ? Avoir été écoutée ?
 Durant cette mandature, avec mes collègues verts européens, nous avons collectivement joué un rôle important : celui de peser dans l'hémicycle pour transformer les politiques européennes et défendre l'idée d'une Europe fédérale et plus sociale. Selon nous, les enjeux environnementaux sont non seulement des urgences (dérèglement climatique, préservation de la biodiversité, productivisme agro-alimentaire), mais peuvent aussi se révéler des opportunités de réponses à la crise, en matière de développement durable et de création d’emplois. Face aux libéraux qui sont majoritaires au sein des institutions européennes (à la Commission, au Conseil et même au sein du Parlement), nous avons réussi à opposer une force aux lobbies et à faire entendre notre voix sur ces sujets essentiels comme sur le dumping social ou les paradis fiscaux. Plus d’écologistes au parlement européen, c’est concrètement davantage de droits pour les citoyennes et citoyens européens.

2.  Votre plus belle réussite, fierté, gros coup ?
 Ma plus grande fierté en tant que députée européenne est d'avoir pu continuer à faire de la politique sur le terrain comme je le faisais auparavant au sein des collectifs "Jeudi noir" ou "Sauvons les riches". C'est le fameux : "un pied dans les institutions et un pied dans le mouvement social !
J'ai par exemple en mémoire une belle anecdote : celle de mères de famille que j'ai rencontrées lors d'une visite dans un quartier HLM de Châteauroux dans l'Indre, qui m'ont interpellée pour savoir s'ils y avait des aides européennes pour les aider à financer leur projet d'épicerie sociale et solidaire. Lors d’un voyage à Bruxelles, nous avons fait le point ensemble sur le fonctionnement du Fonds européen d'aide au plus démunis, ce qui a permis à leur projet de voir le jour !  

 3.   Votre plus beau loupé, flop ?
 Pas de flop particulier, mais surtout un grand regret : celui de ne pas avoir réussi à freiner plus les désastres causés par les politiques d'austérité imposées de façon aveugle par les ultra-libéraux. Pour reprendre mon exemple précédent, les fonds européens en sont la parfaite illustration, notamment ceux qui relèvent du volet social.
Les aides alimentaires dont je parle plus haut sont par exemple de plus en plus menacées. Pourtant, elles profitent à de nombreuses associations caritatives comme les Resto du cœur qui jouent un rôle essentiel en temps de crise et de hausse de la précarité. En décembre, quand nous avons voté le dernier budget, nous avons réussi à maintenir ces aides à quelques voix près. Malheureusement, nous n'avons pu sauvé les épiceries sociales, qui sont exclues par le nouveau règlement. Cela condamne de fait des milliers de beaux projets comme celui des mamans de Chateauroux.
 


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