Kolinda Grabar Kitarovic, présidente de la Croatie
Avant le premier tour des élections, elle ne faisait pas figure de favori. Et sa victoire serrée (50,7% des voix) place le pays dans une sityation difficile. En effet, le gouvernement est, lui, toujours dirigé par une coalition de centre gauche jusqu’à fin 2015.
Le Premier ministre social-démocrate Zoran Milanovic garde le pouvoir, même si les observateurs l’accusent d’avoir «offert» la présidence aux conservateurs. Le chef du gouvernement a du reste reconnu «le fardeau» que présentait pour le président sortant, les piètres performances économiques du pays.
Vaincre la crise économique
Depuis six ans, ce pays de quatre millions d’habitants vit un véritable cauchemar. Le taux de chômage atteint les 20%, et un jeune sur deux est au chômage. En 2015, on attend un recul du PIB de 0,5%.
La crise économique vient de porté le parti conservateur à la présidence. «Je vous promets que la Croatie sera un pays prospère et riche, un des pays les plus développés de l'Union européenne et du monde» a assuré la nouvelle dirigeante. Un vœu pieux dans la mesure où la présidence n’a pas de compétence dans le secteur économique. Le chef de l’Etat est commandant des forces armées et dirige avec le gouvernement la politique étrangère.
Mais on se doute que Kolinda Grabar Kitarovic va profiter de sa position pour faire revenir au pouvoir son parti, la Communauté démocratique croate (HDZ).
Revanche sur fond de scandale
En tout cas la période qui s’ouvre, jusqu’aux futures élections législatives, s’annonce très agitée. D’ailleurs les sociaux-démocrates ont déjà ouvert les hostilités, rappelant le passé compliqué du parti conservateur.
L’ex Premier ministre Ivo Sanader et plusieurs ministres du HDZ sont poursuivis pour corruption. Le parti a été condamné pour financement illégal. Des scandales qui ont fait perdre les législatives de 2011 aux conservateurs.
Technocrate atlantiste
Et la nouvelle présidente dans tout ça ? Kolinda Grabar Kitarovic bénéficie d’une bonne image, de femme connaissant parfaitement les dossiers, en particulier ceux de politique étrangère.
Ministre de l’intégration européenne puis des affaires étrangères, ambassadrice à Washington, secrétaire générale adjointe de l’Otan, son CV est impressionnant. Il lui a permis de rallier à elle des électeurs du centre rassurés par son expérience.
Elle a entretenu le flou sur les questions essentielles des relations avec la Serbie et des minorités croates de Bosnie-Herzégovine, adoucissant l’image de son parti redevenu très nationaliste.
Du reste, les 33.000 voix de la diaspora lui ont assuré semble-t-il le succès. Car Kolinda Grabar Kitarovic ne l’a emporté qu’avec 32.000 voix d’avance.
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