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L'attaque au camion bélier, du terrorisme «low cost» de «loups solitaires»
Le mode opératoire de l’attentat qui a frappé Stockholm le 7 avril 2017 rappelle celui des attaques de Londres, le 22 mars 2017, de Nice, le 14 juillet 2016, et de Berlin, le 19 décembre de la même année. Ces trois dernières actions, revendiquées par le groupe terroriste Daech, ont été apparemment menées par des hommes seuls, sans préparation particulière et avec des moyens rudimentaires.
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Le chauffeur présumé du camion bélier volé, qui a foncé le 7 avril après-midi sur les passants dans le centre de la capitale suédoise et fait quatre morts et quinze blessés, a été arrêté assez rapidement après les faits dans une banlieue nord de la ville. Après plusieurs heures de garde à vue, la police a précisé qu'il s'agit d'un Ouzbek de 39 ans, connu des services de renseignement «dans le passé». Des médias suédois affirment qu'il s'agit d'un sympathisant de Daech.
Une chose est sûre, le scénario, difficilement prévisible, se répète au hasard des villes grandes et moyennes, dans toute l'Europe.
«Un type d'attaque à la portée de n'importe qui»
L'assaillant de la capitale britannique, le 22 mars 2017, a lui d'abord lancé son véhicule contre la foule sur le pont de Westminster, avant de s'écraser sur des grilles qui entourent le Parlement. Armé d'un couteau, il s’est mis à courir et s'est introduit dans l'enceinte du bâtiment. Il a alors poignardé un policier avant d'être abattu par la police dans une cour intérieure, au pied de Big Ben.
Commis par des «loups solitaires», des attentats de ce type sont faciles à organiser, relèvent les experts. «Ce genre d'attaque ne nécessite pas de préparation particulière, c'est très low cost, c'est à la portée de n'importe qui», explique le député socialiste français Sébastien Pietrasanta, cité par Reuters. «Il s'agit souvent de passage à l'acte individuel. Cela peut être assez spontané», ajoute-t-il.
Pour Jean-Charles Brisard, président d'un groupe de réflexion sur le terrorisme, l'attaque de Londres est manifestement «rudimentaire dans sa conception». «Aujourd'hui, on a des attentats de plus en plus imprévisibles, avec des armes rudimentaires, armes de poing, armes blanches, véhicules», dit-il.
«C’est (une forme de terrorisme qui) utilise des technologies très simples, (une forme de terrorisme) suicidaire et qui frappe de manière indiscriminée, comme tout autre acte de terreur», constate The Independent. Qui ajoute : «La leçon est évidente : n’importe quelle personne qui a accès à un véhicule à un moteur, peut l’utiliser pour mener une attaque terroriste. Et l’on ne peut rien faire contre».
«Débrouillez-vous»
De son côté, The Guardian fait référence à la consigne lancée en septembre 2014 par Abou Mohammed al-Adnani, porte-parole du groupe Etat islamique tué en 2016 : «Si vous ne pouvez pas faire sauter une bombe ou tirer une balle, débrouillez-vous pour vous retrouver seul avec un infidèle français ou américain et fracassez-lui le crâne avec une pierre, tuez-le à coups de couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le d'une falaise, étranglez-le, empoisonnez-le» (cité par Le Figaro).
Même si cette consigne vise explicitement la France et les Etats-Unis, elle vaut apparemment pour tous les pays occidentaux. Car le 23 mars 2017, EI a revendiqué l’attaque londonienne de la veille. Une opération «menée en réponse à l’appel à frapper les pays de la coalition» internationale contre l’organisation djihadiste, affirme Amaq, son agence de propagande citée par l’AFP.
Relayant des sources de sécurité, The Guardian souligne cependant la faible implantation de cette dernière en Grande-Bretagne pour préparer un attentat avec la même redoutable et mortelle efficacité qu’en France. «Le fait (qu’EI) ait possiblement employé une recrue belge, et non un citoyen britannique, pour (y) repérer des cibles souligne ce phénomène», précise le journal. Pour mener des actions dans le royaume, le groupe ne peut donc apparemment compter que sur des individus isolés.
Il faut dire que les «loups solitaires» n’ont pas besoin de recevoir d’instructions, ni de communiquer avec les chefs d’une «franchise» de la terreur autour d’Al Qaïda ou EI. Ils peuvent agir de leur propre initiative, sans être repérés par les Etats, observe The Independent. «Les terroristes qui agissent dans nos rues se passent de plans sophistiqués ou complexes, d’équipements coûteux pour tuer ou blesser grièvement des citoyens lambda. La vérité sur l’évolution de la nature du terrorisme moderne, c’est que ces activistes, ou certains d’entre eux, réussiront toujours à passer à travers les mailles du filet. Comme toujours, il leur suffit d’avoir ''de la chance'' une seule fois», commente le quotidien. Ce qui les rend particulièrement redoutables. Et dangereux.
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