L'UE est très en retard sur son ambition de réaliser 20% d'économie d'énergie en 2020
C'est ce qu'a indiqué mercredi le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Le plus dur à faire sont "les progrès dans le domaine de l'efficacité énergétique." Pour le commissaire européen en charge de l'énergie Günther Oettinger, le retard est dû au fait que les plans d'action sont nationaux et ne sont pas contraignants.
Pour M.Barroso, "Il est réaliste de penser que nous atteindrons l'objectif de 20% pour les énergies renouvelables, mais nous n'arriverons qu'à 10% pour l'efficacité énergétique si nous restons sur la base actuelle".
Le 10 novembre Günther Oettinger avait jugé que l'Union européenne était mal préparée pour relever les défis posés par l'explosion du prix des ressources fossiles et sa dépendance vis-à-vis de l'étranger.
Les objectifs pour 2020 des Européens contre le réchauffement du climat sont au nombre de trois: réduire leurs émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre de 20% par rapport à leurs niveaux de 1990, porter à 20% la part des énergies renouvelables dans la consommation et réaliser 20% d'économies d'énergies.
M.Oettinger avait annoncé que les plans d'actions devaient être rendus "contraignants et contrôlables". Mais José Manuel Barroso n'entend pas s'engager de la sorte. Interrogé à deux reprises mercredi, à Bruxelles, José Manuel Barroso a simplement indiqué: "Je ne peux pas dire à ce stade quelles seront les mesures" préconisées.
Lors du sommet prévu le 4 février à Bruxelles, les chefs d'Etat et de gouvernement s'y prononceront sur des investissements dans ce secteur devenu "non compétitif" en raison de "technologies vieillissantes et d'un manque d'infrastructures".
La Commission invite les pays de l'UE à investir mille milliards d'euros dans ce secteur d'ici à 2020 et a démanteler les monopoles existants.
Nabuco: projet pour l'indépendance énergétique
Autre chantier ouvert par la Commission: celui du gazoduc Nabuco. Le gazoduc, dont la capacité devrait être portée progressivement à 31 milliards de m3, doit relier à partir de 2014 les champs gaziers d'Asie centrale à l'Europe via la Turquie et le sud-est de l'Europe, en évitant la Russie afin de réduire la dépendance de l'Europe au gaz russe. Mais les négociations traînent en longueur.
Il faut dire que la Russie a conclu un accord en septembre pour doubler ses achats de gaz azéri. Ce qui n'est pas d'excellente augure pour Nabuco, concurrent du projet russe de gazoduc South Stream. MM. Baroso a annoncé qu'il allait se rendre "la semaine prochaine en Azerbaïdjan et au Turkmenistan (...) pour tenter d'obtenir des engagements clairs de ces pays", en compagnie de M. Oettinger.
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