La Belgique fait sa Révolution de la frite pour fêter un triste record mondial, celui de la plus longue crise politique
Sans véritable gouvernement depuis les dernières élections il y a 249 jours, la Belgique a égalé jeudi le record détenu par l'Irak.
Evénement célébré par des festivités à l'appel d'une trentaine d'associations étudiantes flamandes et francophones à Gand, Anvers, Louvain, Bruxelles, Liège, Louvain-la-Neuve, principales ville universitaires du royaume
Au menu: "flash-mobs", strip-teases, animations musicales et distributions gratuites de cornet de frites, symbole par excellence de la "belgitude".
A Gand, où est organisée une fête populaire devant rassembler jeudi soir plusieurs milliers de personnes, les autorités espèrent qu'il n'y ait pas d'incidents. Le parti d'extrême droite Vlaams Belang, dont le slogan est "Que la Belgique crève", a annoncé qu'il se mêlerait aux manifestants.
Les jeunes qui se mobiliseront veulent "exprimer leur ras-le-bol de l'impasse politique et faire passer un message antiséparatiste et antinationaliste", a expliqué un des organisateurs, Michaël Verbauwhede.
Malgré la lassitude de la rue, les pressions des marchés financiers ou certaines initiatives surréalistes - l'acteur Benoît Poelvoorde a demandé aux Belges de se laisser pousser la barbe jusqu'à la fin de la crise -, Flamands et Francophones ne parviennent pas à se mettre d'accord sur une vision commune de l'avenir du pays.
Les premiers, aiguillonnés par leur principal parti, la formation indépendantiste N-VA, réclament une autonomie régionale très poussée. Les seconds redoutent un appauvrissement pour leur communauté et à terme la scission du pays.
Mercredi, le roi Albert II a prolongé jusqu'au 1er mars une énième mission de médiation entre partis confiée début février au ministre des Finances sortant, le libéral francophone Didier Reynders.
Huit mois après les élections législatives de juin 2010, sa tâche ne consiste même pas à tenter de former enfin un vrai gouvernement, mais d'examiner "les possibilités d'arriver" à un accord institutionnel. Peu en Belgique croient à ses chances de succès et, en attendant, le pays continue à être dirigé par un cabinet chargé d'expédier les affaires courantes.
Pour l'heure, la Belgique semble se diriger vers de nouvelles élections, peut-être en mai. Avec le risque qu'elles radicalisent encore plus les deux camps.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.