La corruption en Europe, 120 milliards d'euros par an

Très chère corruption...  120 milliards d'euros par an, c'est ce qu'elle coûte dans l'Union européenne, selon le premier rapport publié (en anglais) ce lundi par la Commission européenne. Aucun pays n'est épargné, tous sont touchés à des degrés divers. 

"La corruption sape la confiance des citoyens dans les institutions démocratiques et l'Etat de droit, elle nuit à l'économie européenne et prive les pouvoirs publics des recettes fiscales dont ils ont cruellement besoin" , résume la Commissaire aux affaires intérieures, Cécilia Malmström. "Les Etats membres ont beaucoup fait au cours des dernières années pour lutter contre la corruption, mais le rapport publié aujourd'hui montre que ces efforts sont loin d'être suffisants."

Plus inquiétant, la Commission révèle son enquête Eurobaromètre (en anglais), qui porte sur l'attitude des Européens à l'égard de la corruption. Et les chiffres sont édifiants : 76% pensent que la corruption est répandue, 56% que le niveau de corruption a augmenté ces trois dernières années. 8%, un Européen sur 12, a fait l'objet ou a été témoin d'un acte de corruption au cours de l'année qui précède.

Et la France ?

Ce rapport n'établit pas de classement entre pays, mais relève les principales lacunes observées dans la lutte anti-corruption. En particulier, des contrôles internes insuffisants...

Et la France ne fait pas particulièrement figure de bonne élève en la matière. La Commission estime que, "si la France a pris récemment, en matière de conflits d'intérêts, des mesures législatives applicables au personnel politique et aux agents publics, en revanche les risques de corruption dans le secteur des marchés publics et dans les transations commerciales internationales n'ont pas été traités".

Paris devrait, propose la Commission, procéder à une évaluation globale des risques au niveau local, et fixer des priorités pour lutter contre la corruption dans les marchés publics. Elle propose aussi que la France renforce sa législation sur la corruption étrangère.

L'opinion française est d'ailleurs assez sévère : 68%, deux Français sur trois, jugent la corruption très répandue ; 62% pensent qu'on ne peut pas réussir dans les affaires sans avoir de relations dans le monde politique (56% dans l'ensemble de l'UE) ; 58% pensent qu'abus de pouvoir et pots-de-vin sont répandus dans le personnel politique (56% dans l'UE).