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La diplomatie italienne en grève

Les diplomates italiens sont en grève aujourd'hui dans le monde entier. Ils protestent contre le plan d'austérité de 25 milliards d'euros du gouvernement Berlusconi. Les syndicats craignent un "démantèlement" de la diplomatie italienne et une perte d'influence du pays.
Article rédigé par franceinfo
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Le pays qui a inventé la diplomatie a peut-être après tout bien le droit d'inventer la grève de la diplomatie. C'est ce qui arrive aujourd'hui à l'Italie, et c'est pas une première. Les diplomates transalpins protestent contre les conséquences du drastique plan d'austérité lancé par Silvio Berlusconi. L'Italie prévoit d'économiser 24,9 milliards d'euros en trois ans, pour ramener le déficit public à 2,7% du PIB, contre 5,3% aujourd'hui. Rome affiche l'une des plus importantes dettes publiques du monde, qui représente 118,4% du PIB.

C'est donc une grève mondiale qui touche l'Italie, puisque les diplomates de la “Farnesina” - le ministère des Affaires étrangères à Rome - sont concernés aussi bien que ceux des 325 représentations dans le monde : ambassades, consulats, représentations permanentes et instituts culturels. Le syndicat Sindame, principal syndicat de fonctionnaires du ministère, assure que la grève “ne causera pas de grave désagrément aux citoyens italiens”. Les services de base seront assurés, mais réduits à l'essentiel.

Pour le syndicat, “le démantèlement de la Farnesina découlant des coupes dans les ressources nécessaires au fonctionnement du ministère prévues par le plan d'austérité déclenchera un processus qui pourrait bientôt mettre l'Italie sur la touche”. Le plan d'austérité prévoit un gel de trois ans des salaires des fonctionnaires et une réduction de 10% des budgets des ministères. La semaine dernière, la fine-fleur de la diplomatie italienne s'est fendue d'une lettre à Silvio Berlusconi au ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini, et à son collègue de l'Economie, Giulio Tremonti, pour leur démontrer la “progressive paralysie fonctionnelle” du ministère.

Pour l'instant, la grève ne doit durer qu'une journée, mais si les diplomates ne sont pas entendus, il n'est pas certain que l'Italie ne soit à nouveau aux abonnés absents sur la scène internationale, et pour plus longtemps.

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