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La fleur de sureau, le nouveau remède anti-crise dans les villages roumains

En sirop ou en soda, les fleurs de sureau sont une aide précieuse au développement rural en Roumanie. Utilisées pour une boisson locale très prisée, la socata, ces fleurs entrent dans la composition de sodas vendus en Grande-Bretagne ou au Japon. Un stimulant bienvenu pour l'économie. La socata roumaine a même inspiré le géant américain Coca Cola pour une de ses boissons.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Investisseur britannique dans un champ de sureau à Saschiz, en Roumanie, le 25 mai 2013. (AFP)

Journée de récolte en transylvannie, une région «louée» par le prince Charles pour sa flore et son agriculture traditionnelle. Des centaines de saisonniers y cueillent, chaque printemps, avec précaution et à la main, des grappes de fleurs de sureau sauvage avant de les livrer à une petite entrprise spécialisée dans la production de sirops, confitures et chutney, la Transylvannia Food Company (TFC).

Les fleurs s'abîment vite. Elles sont donc transformées en jus et exportées vers la Grande-Bretagne pour servir de base à des sirops et des sodas. Ces sodas sont ensuite commercialisés en Grande-Bretagne, au Canada, en Australie, à Hong Kong ou au Japon.

La société anglaise, fondée en 2010, est désormais le 2e employeur du village roumain de Sasdiz avec cinq salariés à plein temps. L'idée est de soutenir l'économie chancelante de cette région en utilisant les activités agricoles traditionnelles. 1300 saisonniers travaillent à la récolte des fleurs de sureau. «c'est un revenu qui nous aide beaucoup», assure Alin Barabas dont les parents participent à la récolte.

La société TFC paie 45 centimes d'euro le kilo de fleurs, un prix plus élevé que ce que touchaient les saisonniers lorqu'ils vendaient leur récolte à des négociants en plantes médicinales.

Dans le village voisin de Bunesti, Sorin Neculae s'est lui aussi lancé dans la production de sirop de sureau. Après avoir travaillé dans l'industrie alimentaire en Finlande, ce quadragénaire a éprouvé le besoin de renouer avec la nature de son enfance. Grâce au sirop de sureau, qu'il fabrique et vend à plusieurs restaurants, il a pu se réinstaller en Roumanie.

Un retour encourageant dans une région où beaucoup choisissent d'émigrer à l'étranger faute d'emplois. Durant la période communiste, quand les sodas étaient quasimment introuvables en raison des pénuries, «la socata était une boisson merveilleuse pour nous, les enfants» se souvient Carla Szabo, une designer de bijoux. Même après 1989 et la conquête du marché par des marques occidentales, l'engouement a perduré pour les boissons à base de sureau.

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