La France déconseille à ses ressortissants de se rendre en Azerbaïdjan, à cause d'un "risque d'arrestation" et "de détention arbitraire"
Un avertissement vivement dénoncé par Bakou. La France déconseille à ses ressortissants, jeudi 5 septembre, de se rendre en Azerbaïdjan, "sauf raison impérative", en raison d'un "risque d'arrestation, de détention arbitraire et de jugement inéquitable".
"Les ressortissants français y compris binationaux, qu'ils soient résidents ou de passage, s'exposent à un risque d'arrestation, de détention arbitraire et de jugement inéquitable en Azerbaïdjan", selon une nouvelle consigne aux voyageurs publiée par le centre de crise et de soutien du ministère français des Affaires étrangères. "Ce risque peut concerner notamment les personnes effectuant une simple visite touristique, un voyage d'affaires", ajoute le texte, précisant qu'"en cas d'arrestation ou de détention, le respect des droits fondamentaux n'est pas garanti".
Dans son avertissement, Paris estime que tout Français arrêté s'expose "à un placement en détention provisoire, ou une interdiction de sortie du territoire, dont la durée peut s'étendre sur plusieurs mois ; à de lourdes condamnations, à des peines d'emprisonnement au terme de procès qui peuvent ne pas respecter les droits de la défense".
Des relations déjà tendues
"Nous condamnons fermement l'avertissement sévère aux voyageurs", a réagi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais, dénonçant "des allégations infondées" et appelant Paris à mettre fin à la "campagne de diffamation". Il y voit en outre une intention de la France de "détériorer davantage ses relations avec l'Azerbaïdjan". "Jusqu'à présent, un seul citoyen de la République française, Martin Ryan, a été arrêté en Azerbaïdjan, soupçonné d'avoir commis un acte [d'espionnage] interdit." Le porte-parole évoque aussi l'arrestation d'un autre citoyen français "pour un acte commis dans le métro de Bakou".
Cet avertissement aux voyageurs intervient alors que les relations bilatérales sont déjà tendues. Bakou reproche à la France d'être une alliée majeure de l'Arménie, qui a soutenu pendant trois décennies des séparatistes dans la région disputée du Haut-Karabakh, finalement reconquise entièrement par l'armée azerbaïdjanaise en septembre 2023. Paris, pour sa part, a accusé Bakou de chercher à s'ingérer dans sa politique intérieure, en particulier lors de la crise en Nouvelle-Calédonie, un territoire français d'outre-mer secoué depuis mai par un mouvement de révolte meurtrier.
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