Accords post-Brexit : l’insoutenable attente des pêcheurs bretons
Si l’Europe et le Royaume-Uni n’arrivent pas à trouver un accord commercial sur la pêche avant la fin de l’année, les pêcheurs européens ne pourront plus se rendre dans les eaux britanniques à partir du 1er janvier 2021. Une catastrophe économique pour la filière pêche française, notamment en Bretagne.
C’est un feuilleton qui n‘en finit pas. Après presque un an de discussions, Londres et Bruxelles ont décidé, dimanche, de poursuivre les négociations commerciales post-Brexit, sans fixer de date butoir. Un coup dur pour la pêche européenne qui est suspendu à un accord commercial crucial pour son avenir. Si ce dernier n’est pas validé au 31 décembre, les pêcheurs européens, et donc français, pourront faire une croix sur la pêche outre-Manche en 2021. Un énorme manque à gagner pour les professionnels bretons.
La crainte d’un "no deal"
60% du tonnage pêché en Europe provient des eaux britanniques, extrêmement poissonneuses. En Bretagne, ils sont plus de 120 navires à venir y pêcher. Ce qui représente en moyenne 40% de leur activité, parfois beaucoup plus pour certains professionnels. Au port de Saint-Cast-le-Guildo (Côtes-d’Armor), Dominique Thomas, qui est propriétaire de deux chalutiers hauturiers, réalise 90% de sa production côté britannique. "C’est stressant. On se demande comment ça va se passer. On est pris en otage", s’inquiète-t-il.
Alors qu’aucun compromis n’a pour l’heure été trouvé entre les Britanniques et les Européens, la tension monte du côté des pêcheurs bretons comme l’explique Dominique Thomas. "On va descendre, on ne sera pas seuls. Il y aura des Belges, des Hollandais et certainement des conflits". Le ministère britannique de la défense a, d’ores et déjà, annoncé que des navires de la Royal Navy se tenaient prêts à protéger les zones de pêche où pourraient survenir des accrochages.
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