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Après le Brexit, les Britanniques en quête de passeports européens

Il y a deux mois, 52% des Britanniques ont dit oui à la sortie de l’Union Européenne. Le pays est sorti de ce vote extrêmement divisé et les partisans du maintien dans l'UE sont encore furieux. Pour rester dans l'Union, beaucoup entreprennent des demandes de nationalité dans d’autre pays européens.

Article rédigé par Eric Albert
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Mariage, grand-parents ou histoire familiale, les Britanniques trouvent différentes voies pour demander une nouvelle nationalité (FRANCOIS LENOIR / REUTERS)

Le 24 juin au petit matin, le résultat du vote sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne est tombé, avec une victoire à 52% pour le Brexit.

Joanna Derry, critique gastronomique à Londres, a très mal vécu cette victoire du "leave".

C’était horrible. Une amie aux Etats-Unis regardait le vote et elle m’a envoyé un message vers 4h00 du matin pour me dire : mais qu’est-ce qu’il se passe ? Je me sentais malade. J’ai même pleuré un peu. J’étais dégoûtée et horrifiée qu’on ait pris une décision si dramatique.

Joanna Derry, londonienne

Au même moment, Thomas Harding, écrivain, regarde les résultats et reçoit lui aussi une véritable gifle.

J’étais vraiment bouleversé. J’ai compris que je ne pourrais probablement plus travailler et vivre dans 27 pays, pareil pour ma fille. J’étais vraiment affecté.

Thomas Harding, écrivain

Les Britanniques veulent la nationalité européenne

Face au Brexit, Joanne Derry et Thomas Harding ont décidé de réagir. Ils ont tous les deux fait le choix de demander la nationalité d’un autre pays européen.

Pour Joanna, la solution est simple : ses grands-parents sont irlandais. Même si elle est née en Angleterre et n’a jamais vécu en Irlande, elle a le droit de demander sa naturalisation. Pour elle, rester Européenne, c’est d'abord la liberté de continuer à aller travailler ou vivre dans le reste de l’Union Européenne quand elle veut.

C’est d’abord une décision pratique. La liberté de mouvement est importante et il n’est pas garanti qu’on la garde lors des négociations. Mais j’ai aussi le sentiment que je retrouve ainsi peut-être une partie de mon patrimoine culturel.

Joanna Derry, londonienne

7000 demandes de naturalisation irlandaise en juillet

Joanna est loin d’être la seule à avoir effectué cette démarche. En juillet, l’ambassade d’Irlande a reçu 7000 dossiers, presque deux fois plus que le nombre de demandes habituelles.

D’autres partisans du maintien dans l'UE n’ont pas de descendance européenne et trouvent des solutions plus originales pour demander une nouvelle nationalité.

C’est le cas de Thomas Harding, dont les grands parents étaient des juifs allemands. Ils ont fuit l’Allemagne pendant la Seconde guerre mondiale et, à ce titre, la constitution allemande l’autorise à obtenir la naturalisation.

Je suis tout de suite allé sur internet et j’ai contacté l’ambassade d’Allemagne pour demander la restauration de ma nationalité allemande. Quand mes grands-parents ont quitté l’Allemagne dans les années 1930, ils étaient juifs. Le gouvernement allemand, les nazis, ont confisqué leur nationalité et en ont fait des apatrides.

Thomas Harding

Parmi ces Anglais en quête de passeports se trouve aussi tous ceux qui sont mariés à des européens mais n’avaient jamais fait de démarche. L’ambassade de France note ainsi une forte hausse des demandes de renseignements. Pour eux, le lien avec l’Union Européenne n'a pas tout à fait disparu.

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