Ce que pensait vraiment Theresa May du Brexit un mois avant le vote
Des enregistrements d'une discussion entre l'actuelle Première ministre britannique et des employés de la banque Goldman Sachs révèlent ses inquiétudes sur les conséquences d'une sortie de l'Union européenne.
Elle tente désormais de l'organiser, mais craignait déjà ses conséquences avant même le vote. Des enregistrements d'une discussion entre Theresa May, l'actuelle Première ministre britannique, et des employés de Goldman Sachs, datant d'un mois avant le référendum sur le Brexit, révèlent, mercredi 26 octobre, qu'elle était déjà inquiète des conséquences d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Des propos qui vont sans doute brouiller son discours durant la phase délicate devant conduire les Britanniques à quitter l'Union.
Ces enregistrements, que le Guardian publie mercredi 26 octobre, datent du 26 mai 2016. Un mois donc avant que les Britanniques se rendent aux urnes. Devant les banquiers, elle explique les avantages économiques d'un maintien dans l'UE.
Si nous n'étions pas en Europe, je pense que des compagnies et des entreprises se demanderaient si elles feraient mieux de développer leur présence sur le continent européen plutôt qu'au Royaume-Uni.
"Donc, je pense qu'il ya des avantages certains pour nous en termes économiques" à rester dans l'UE, conclut-elle. Et il n'y pas que sur les aspects économiques que le Royame-Uni avait avantage à rester dans l'UE, selon elle. "Il y a définitivement des choses que nous pouvons faire en tant que membre de l'Union européenne qui, je pense, nous mettent en sécurité", explique-t-elle en prenant l'exemple du mandat d'arrêt européen et le partage des informations entre services.
Double discours
Ces révélations pourraient se révéler embarrassantes pour la Première ministre, qui a déjà été accusée durant la campagne de ne pas avoir assez soutenu le camp du non au Brexit. Les propos "contrastent avec ses discours plus nuancés durant la campagne qui avaient consterné les partisans du 'remain' en juin", écrit The Guardian.
A l'époque Theresa May était ministre du gouvernement Cameron, alors favorable au maintien du Royaume-Uni au sein de l'Europe. Le quotidien rappelle également qu'elle avait été considérée comme un 'agent ennemi' du camp du oui et qu'elle préférait entretenir cette ambiguïté dans l'hypothèse d'un vote pro-Brexit, de manière à apparaître ainsi comme la seule assez eurosceptique pour prendre la tête du parti conservateur. La suite des événements lui a finalement donné raison, puisqu'elle a pris la suite de David Cameron au 10, Downing Street.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.