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Discussions sur le Brexit : "L’enjeu pour Theresa May est de présenter la facture aux Britanniques"

Une semaine cruciale s'ouvre lundi au Royaume-Uni. De nouvelles négociations démarrent entre Londres et Bruxelles autour du Brexit. La question de la facture que devra payer Londres sera notamment au cœur des discussions. 

Article rédigé par Antoine Giniaux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Theresa May doit s'adresser aux pays de l'Union européenne lundi 9 octobre.  (OLI SCARFF / AFP)

Une nouvelle session de discussions sur le Brexit s'ouvre lundi 9 octobre à Bruxelles. Londres et l'Union européenne doivent trouver un terrain d'entente sur le divorce qui doit intervenir le 29 mars 2019, soit deux ans après le déclenchement de la procédure de sortie de l'UE. Au menu des négociations : le sort des expatriés, la frontière irlandaise mais surtout la facture que va devoir payer le Royaume-Uni pour sortir de l'Union européenne. 

Entre 60 et 70 milliards d'euros de facture

La facture devrait se chiffrer à 60 ou 70 milliards d'euros, soit à peine 0,5% de la richesse produite chaque année au Royaume-Uni. Si cette dépense est donc supportable pour le pays, elle semble cependant impossible à annoncer dans un contexte économique de plus en plus difficile. "La question du chiffrage du coût de la sortie de l’Union européenne est éminemment politique, explique Fabrice Montagné, chef économiste de la banque Barclays à Londres. Le Royaume-Uni a glissé du pays à la croissance la plus forte du G10, à celui à la croissance la moins forte. On annonce également quelques difficultés à boucler le budget cette année."

La gestion de la facture et de son annonce aux Britanniques sera donc particulièrement épineuse pour le gouvernement de Theresa May, selon Fabrice Montagné. "L’enjeu pour le gouvernement, c’est de présenter cette facture de manière progressive. Pour le moment, on en est à peine à l’étape où le Royaume-Uni reconnait qu’il y a une facture à payer."

Un calendrier toujours aussi incertain

La deuxième difficulté pour le gouvernement britannique, c'est de respecter le calendrier de sortie de l'Union européenne. Plus les négociations autour de la facture s’enlisent, moins il reste de temps pour conclure un accord commercial avant la date butoir de mars 2019. "Un accord commercial représente des milliers de pages, puisqu'on passe tous les secteurs en revue", analyse Fabrice Montagné.

Le risque qu’on ne tombe pas d’accord à temps sur un certain nombre de détails existe donc toujours et le risque qu'on n'arrive pas à valider cet accord parce que le parlement ne le vote pas est bien réel.

Fabrice Montagné, chef économiste de la banque Barclays à Londres

à franceinfo

La Première ministre Theresa May n’a pas perdu de vue tous ces enjeux et ces impératifs de calendrier. Elle doit les rappeler dans un discours qu'elle prononcera devant la Chambre des communes, lundi après-midi. Elle s’adressera ensuite aux 27 pays de membres de l'Union européenne pour leur demander de la "flexibilité" dans le processus de négociations. 

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