Ecosse : un projet de référendum sur l’indépendance, dans le sillage du Brexit
A l'occasion du congrès annuel du parti indépendantiste au pouvoir, jeudi 13 octobre, la Première ministre d’Ecosse, Nicola Sturgeon, a remis le sujet de l'indépendance sur la table, en annonçant un projet de loi.
En 2014, les Ecossais s'étaient prononcés sur la question de l’indépendance lors d’un premier référendum. Ils avaient choisi de rester au sein du Royaume-Uni à 55% des voix. Mais le Brexit pourrait tout changer. Les Britanniques l'ont approuvé alors que l'Ecosse a rejeté la sortie de l'Union européenne. Lors du congrès annuel du parti indépendantiste au pouvoir, la dirigeante écossaise, Nicolas Sturgeon, a annoncé, jeudi 13 octobre, son intention de présenter rapidement les bases d'une nouvelle consultation.
Un nouveau projet dès la semaine prochaine
L’attaque de Nicola Sturgeon est frontale et vise le gouvernement de Londres. "L’Ecosse n’a pas choisi d’être dans cette situation. C'est vous qui nous y avez plongé", a déclaré la dirigeante écossaise en visant gouvernement de Londres. A la tribune du congrès du Parti nationaliste écossais (SNP), Nicola Sturgeon demande le respect du choix des Ecossais qui ont voté contre le Brexit à 62%, avant de dénoncer la xénophobie des conservateurs. Ils ont, dit-elle, adopté tous les codes de l’extrême droite, "l’intolérance, le repli sur soi et la bière". Les élus écossais s’opposeront à une sortie du marché unique. Et si ça ne suffit pas, l’Ecosse n’hésitera pas à se séparer du Royaume-Uni, a-t-elle ajouté.
Je peux vous confirmer que le projet de loi pour un référendum sur l’indépendance sera publié, pour consultation, la semaine prochaine.
Un agenda contextualisé
En Ecosse, l'idée d'un nouveau référendum sur l'indépendance était dans l'air depuis le Brexit du 23 juin dernier. Le calendrier maintenant plus clair semble court mais l'accélération n’est pas due au hasard. S’ils veulent engager un bras de fer avec le Parlement de Westminster, les Ecossais doivent aller vite. Ils doivent poser des jalons avant le début des négociations officielles, en mars 2017, selon la date fixée par la Première ministre britannique Theresa May. Il s'agirait d’obtenir en quelque sorte un Brexit à la carte. Cette configuration serait un peu à l’image du Groenland, sorti de l’Union européenne en 1985, alors que le Danemark, membre du même Royaume, continuait d’en faire partie.
Face à la ligne politique de Londres qui clame l’indivisibilité du Royaume-Uni, Nicola Sturgeon tente de discréditer les ministres britanniques. Elle décrit Boris Johnson, David Davis et Liam Fox comme "trois hommes dans un bateau, qui n’ont pas les rames pour avancer".
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