Licences de pêche dans les eaux britanniques : "Des baisses de chiffres d'affaires allant jusqu'à 50%" pour certains pêcheurs des Hauts-de-France
Selon Olivier Lepretre, président du comité régional des pêches maritimes et des élevages maritimes des Hauts-de-France, les tensions entre le Royaume-Uni et la France se ressentent sur le chiffre d'affaires que réalisent les pêcheurs français, avec des baisses allant jusqu'à 50%.
A cause du litige autour des licences de pêches dans les eaux britanniques, certains pêcheurs ont perdu "jusqu'à 50% de leur chiffre d'affaires", selon Olivier Lepretre, président du comité régional des pêches maritimes et des élevages maritimes des Hauts-de-France. Emmanuel Macron et Boris Johnson se sont entretenus dimanche 31 octobre en tête-à-tête à ce sujet. D'un côté à l'autre de la Manche, chacun semble camper sur ses positions. La France reproche au Royaume-Uni d'accorder trop peu de licences post-Brexit à ses pêcheurs dans les eaux britanniques. Elle a promis, faute d'amélioration, d'interdire dès mardi aux navires de pêche britanniques de débarquer leur cargaison dans les ports français et de renforcer les contrôles douaniers de camions.
franceinfo : Comment se caractérisent pour les pêcheurs ces tensions entre le Royaume-Uni et la France ?
Olivier Lepretre : Là actuellement sur le terrain, pour la région Hauts-de-France, il y avait 80 demandes de licences de pêche et actuellement on en a que 35. Cela provoque un manque d'accès dans les eaux britanniques et, de ce fait, nos bateaux ne peuvent pas aller pêcher dans de bonnes conditions. Evidemment, cela se ressent sur le chiffre d'affaires avec des baisses allant jusqu'à 50%. Les entreprises sont très vite en difficulté et il nous faut une solution rapide.
Comment cela se passe pour les bateaux sans licence, concrètement ?
Déjà, quand les bateaux frôlent les eaux britanniques, il y a des contrôleurs anglais sur zone prêts à l'action, donc les eaux sont surveillées. Les bateaux restent principalement dans la zone française et dans cette zone française, les bateaux se retrouvent avec les belges et les hollandais donc il y a un problème de surexploitation et de cohabitation des métiers. C'est un véritable problème, surtout pour la pérennité de la ressource.
Si il n'y a aucune décision précision d'ici mardi, c'est un véritable blocage ?
Oui car pour Emmanuel Macron, ces mesures de rétorsion ce n'est pas évident à mettre en place. Le principal interlocuteur c'est la Commission européenne. Là c'est la France qui a tout le poids sur ses épaules alors que d'autres pays sont concernés aussi. Ce qui est compliqué, c'est que ceux qui vont subir le plus ce sont les pêcheurs, autant les français que les britanniques.
Comment envisagez-vous la suite ?
C'est très compliqué parce que le professionnel qui est en mer, la politique il s'en fout complètement. Ce qu'il veut c'est travailler, aller en mer comme si de rien n'était. Là on est au bout parce que ça fait quand même plus de 10 mois qu'on attend. Les bateaux n'ont pas d'autres choix que de rester à quai ou il y en a qui vendent leur entreprise, il y en a qui attendent les plans de sortie de flotte. La situation est hyper tendue et on croise les doigts pour qu'il y ait quelque chose qui se décide mardi pour trouver une bonne solution pérenne pour tous les pêcheurs. On a confiance en notre président qui défend bien les intérêts des pêcheurs français, mais Boris Johnson défend les intérêts des pêcheurs britanniques. On est dans la même situation d'un côté comme de l'autre.
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