Migrants : le Brexit va-t-il remettre en cause l'accord franco-britannique ?
Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, a appelé, vendredi, à la renégociation des accords du Touquet, qui fixent la frontière franco-britannique à Calais.
Après la victoire du "oui" au référendum sur le Brexit, la question des accords franco-britanniques sur les migrants est remise sur la table. Xavier Bertrand a demandé, vendredi 24 juin, la renégociation des accords du Touquet, qui fixent la frontière entre les deux pays à Calais, où de nombreux migrants tentent chaque jour de se rendre outre-Manche. "Les Britanniques ont souhaité reprendre leur liberté, ils doivent reprendre leurs frontières", a lancé le président de la région des Hauts-de-France.
Je lance un appel à @fhollande et je demande la dénonciation des Accords du #Touquet. #Brexit #Calais 1/2
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) 24 juin 2016
Les anglais ont voulu reprendre leur liberté, ils doivent reprendre leur frontière. #Brexit #Calais 2/2
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) 24 juin 2016
"Hollande doit renvoyer les accords du Touquet aux oubliettes"
Même son de cloche du côté de l'eurodéputée EELV Karima Delli. "François Hollande doit renvoyer les accords du Touquet aux oubliettes", a-t-elle lancé. Selon le dernier comptage de la préfecture du Pas-de-Calais, près de 4 500 migrants habitent dans le camp de la Lande à Calais, surnommé "la Jungle", dans l'espoir de rejoindre la Grande-Bretagne.
"Jusqu'à présent, les Britanniques pouvaient se réclamer d'une certaine solidarité européenne, mais cela ne va plus être possible", a estimé de son côté Henri Labayle, professeur à l'université de Pau et spécialiste des questions migratoires.
L'exécutif refuse de bouger la frontière
Ce parallèle entre le Brexit et ces accords n'est pas récent. Début mars, le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, avait clairement averti que "le jour où cette relation sera rompue, les migrants ne seront plus à Calais". Il a été contredit par les autres membres du gouvernement. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait à l'époque estimé que dénoncer ce traité reviendrait à envoyer "le signal aux passeurs qu'ils sont légitimes à mettre tous les migrants à la frontière pour qu'ils passent".
"L'accord du Touquet, c'est où est la frontière. Si c'est pour la mettre, comme certains le préconisent, de l'autre côté de la Manche, il faudra mettre des bateaux pour sauver des gens qui seront dans l'eau", a annoncé aujourd'hui Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères.
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