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Système de santé : Nigel Farage tempère déjà les promesses du camp pro-Brexit

Pendant la campagne, les pro-Brexit ont assuré que le Royaume-Uni sera libéré d'une contribution annuelle de 20 milliards de livres à l'UE, ce qui permettra de financer la sécurité sociale britannique (NHS). 

Article rédigé par Fabien Magnenou
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le leader du parti Ukip Nigel Farage, le 24 juin 2016 à Londres (Royaume-Uni). (RAY TANG / ANADOLU AGENCY / AFP)

Pendant plusieurs semaines, l'eurosceptique Nigel Farage n'a pas ménagé ses efforts pour vanter les mérites du Brexit. L'un des arguments favoris de son camp ? Le Royaume-Uni verserait chaque année 20 milliards de livres à l'Union européenne, soit 350 millions de livres chaque semaine (437,25 millions d'euros).

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Une somme inexacte, comme il l'a lui-même reconnu. "C'est une erreur", a commenté le chef de file du Ukip, vendredi 24 juin, sur le plateau de "Good Morning Britain". "Ce n'était pas l'un de mes arguments. Je pense que c'est l'une des erreurs commises par la campagne pro-Brexit."


Pendant plusieurs semaines, ce montant a souvent été utilisé et décrié par les deux camps. Mais le calcul est, en fait, assez simple. Comme le précise l'institut indépendant Full Fact, la contribution théorique de l'Angleterre (en anglais) atteint 18 milliards de livres par an. Il faut toutefois déduire la ristourne obtenue par l'ancienne Première ministre, Margaret Thatcher, en 1984, 5 milliards de livres, et le montant des aides en faveurs des agriculteurs et des régions pauvres du royaume, 4 milliards de livres.

Il convient encore d'ajouter le montant des sommes investies par l'UE dans la recherche, rappelle The Telegraph (en anglais), soit 1,4 milliard de livres. La contribution finale du Royaume-Uni est donc de 7,3 milliards par an, calcule le quotidien : 140 millions de livres par semaine, soit deux fois moins que la somme évoquée par les pro-Brexit.

Un thème qui a pesé lourd dans la campagne

La différence est loin d'être anecdotique. En effet, certains partisans du Brexit ont martelé durant la campagne que cette somme de 350 millions de livres allait notamment financer la sécurité sociale du pays (National Health Service), un thème cher aux électeurs, et permettre la construction d'hôpitaux. Le maire de Londres, Boris Johnson, a même déclaré que le Brexit permettrait d'accélérer l'arrivée des secours sur les lieux des accidents. La somme erronée était d'ailleurs affichée en grand sur son "Brexit bus", qui a parcouru les routes du pays.

En reconnaissant cette "erreur", le leader eurosceptique a réveillé la colère des pro-"Remain". En effet, rien n'indique que les contributions britanniques seront bien reversées au système de santé.

Quand la journaliste de "Good Morning Britain" a rappelé que de nombreux électeurs avaient choisi le camp du Brexit pour cette raison, Nigel Farage a répondu qu'il était impossible de garantir ce financement, car il s'agissait simplement "d'argent disponible" (à 1'00). En résumé, les patients anglais ne verront qu'une petite partie, ou peut-être rien, des 20 milliards de livres promis par les pro-Brexit.

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