SystÚme de santé : Nigel Farage tempÚre déjà les promesses du camp pro-Brexit
Pendant la campagne, les pro-Brexit ont assuré que le Royaume-Uni sera libéré d'une contribution annuelle de 20 milliards de livres à l'UE, ce qui permettra de financer la sécurité sociale britannique (NHS).
Pendant plusieurs semaines, l'eurosceptique Nigel Farage n'a pas ménagé ses efforts pour vanter les mérites du Brexit. L'un des arguments favoris de son camp ? Le Royaume-Uni verserait chaque année 20 milliards de livres à l'Union européenne, soit 350 millions de livres chaque semaine (437,25 millions d'euros).
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Une somme inexacte, comme il l'a lui-mĂȘme reconnu. "C'est une erreur", a commentĂ© le chef de file du Ukip, vendredi 24 juin, sur le plateau de "Good Morning Britain". "Ce n'Ă©tait pas l'un de mes arguments. Je pense que c'est l'une des erreurs commises par la campagne pro-Brexit."
WATCH: @Nigel_Farage tells @susannareid100 it was a 'mistake' for Leave to claim there'd be ÂŁ350M a week for NHShttps://t.co/JNkl5k8IlK
â Good Morning Britain (@GMB) 24 juin 2016
Pendant plusieurs semaines, ce montant a souvent été utilisé et décrié par les deux camps. Mais le calcul est, en fait, assez simple. Comme le précise l'institut indépendant Full Fact, la contribution théorique de l'Angleterre (en anglais) atteint 18 milliards de livres par an. Il faut toutefois déduire la ristourne obtenue par l'ancienne PremiÚre ministre, Margaret Thatcher, en 1984, 5 milliards de livres, et le montant des aides en faveurs des agriculteurs et des régions pauvres du royaume, 4 milliards de livres.
Il convient encore d'ajouter le montant des sommes investies par l'UE dans la recherche, rappelle The Telegraph (en anglais), soit 1,4 milliard de livres. La contribution finale du Royaume-Uni est donc de 7,3 milliards par an, calcule le quotidien : 140 millions de livres par semaine, soit deux fois moins que la somme évoquée par les pro-Brexit.
Un thÚme qui a pesé lourd dans la campagne
La diffĂ©rence est loin d'ĂȘtre anecdotique. En effet, certains partisans du Brexit ont martelĂ© durant la campagne que cette somme de 350 millions de livres allait notamment financer la sĂ©curitĂ© sociale du pays (National Health Service), un thĂšme cher aux Ă©lecteurs, et permettre la construction d'hĂŽpitaux. Le maire de Londres, Boris Johnson, a mĂȘme dĂ©clarĂ© que le Brexit permettrait d'accĂ©lĂ©rer l'arrivĂ©e des secours sur les lieux des accidents. La somme erronĂ©e Ă©tait d'ailleurs affichĂ©e en grand sur son "Brexit bus", qui a parcouru les routes du pays.
Note to 'leavers' who take over in Govt, as @CommonsHealth chair I will be asking when & how this pledge is honoured pic.twitter.com/vLLgQB39r0
â Sarah Wollaston MP (@sarahwollaston) 24 juin 2016
En reconnaissant cette "erreur", le leader eurosceptique a réveillé la colÚre des pro-"Remain". En effet, rien n'indique que les contributions britanniques seront bien reversées au systÚme de santé.
Quand la journaliste de "Good Morning Britain" a rappelĂ© que de nombreux Ă©lecteurs avaient choisi le camp du Brexit pour cette raison, Nigel Farage a rĂ©pondu qu'il Ă©tait impossible de garantir ce financement, car il s'agissait simplement "d'argent disponible" (Ă 1'00). En rĂ©sumĂ©, les patients anglais ne verront qu'une petite partie, ou peut-ĂȘtre rien, des 20 milliards de livres promis par les pro-Brexit.
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