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Theresa May en appelle à l'Europe sur le Brexit : "Elle n'a plus rien à proposer et dit 'C'est à prendre ou à laisser'"

Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences-Po, spécialiste des questions européennes, estime mercredi sur franceinfo que comme Theresa May n'a plus rien à proposer, elle n'a d'autre choix que de mettre en demeure les chefs d'État et de gouvernement de faire un pas en sa direction pour un Brexit "doux".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Theresa May, à Salzbourg, le 19 septembre 2018. (CHRISTOF STACHE / AFP)

"A priori on est dans une impasse aujourd'hui", a analysé mercredi 19 septembre sur franceinfo Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences-Po, spécialiste des questions européennes, auteur de L’Europe a-t-elle un avenir ?, paru aux éditions Studyrama le 17 février 2017, alors que Theresa May, la Première ministre britannique, a appelé l'Europe "à faire évoluer sa position" sur le Brexit juste avant une réunion des dirigeants européens à Salzbourg, en Autriche.

Un pas vers un Brexit doux ?

"Elle est en situation de faiblesse dans son propre gouvernement" a poursuivi le spécialiste. "Et vu qu'elle n'a plus rien à proposer, elle dit : 'C'est à prendre ou à laisser.' Donc elle met en demeure les chefs d'État et de gouvernement de faire un pas en sa direction pour un Brexit doux", qui permettrait aux entreprises de rester dans un marché européen.

Le problème selon Patrick Martin-Genier, c'est "qu'il y a une véritable fronde au sein du Parti conservateur", "qui ne veut pas de ça". "Une soixantaine de députés conservateurs sont prêts à renverser Theresa May ou à la défier sur le Brexit, explique-t-il. C'est très grave. On n'avance pas du tout : les modalités de sortie devaient être réglées début octobre, et les chefs d'État et de gouvernement sont déjà en train de dire qu'il faudra un Conseil européen fin novembre parce qu'aujourd'hui ils ne sont d'accord sur rien."

Et cela aura des conséquences, selon Patrick Martin-Genier. "BMW, qui fabrique des Mini à Oxford, a décidé de fermer son usine le 1er avril 2019 si aucun accord n'a abouti [d'ici là], parce que les dirigeants de BMW auront peur des problèmes d'approvisionnement dans les usines du Royaume-Uni."

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