: Vidéo "Je ne me sens plus britannique" : à cause du Brexit, ils ont décidé de prendre la double nationalité
Franceinfo a interrogé six Britanniques qui ont demandé la nationalité française, allemande ou irlandaise, de peur de voir leur vie bouleversée après le 29 mars.
Le compte à rebours est lancé avant le Brexit, qui doit entrer en vigueur le 29 mars si Londres ne demande pas un délai supplémentaire d'ici là. Et l'échéance inquiète les Britanniques : l'Irlande a enregistré en 2018 un nombre record de demandes de naturalisation de la part de ressortissants du Royaume-Uni, rapporte le Guardian (en anglais).
Près de 200 000 Britanniques ont demandé à prendre la double nationalité, soit deux fois plus qu'avant le référendum sur le Brexit. Le nombre de naturalisations d'expatriés a également augmenté en 2017 en France, en Allemagne, en Belgique ou encore aux Pays-Bas, note Le Monde. Mais pourquoi l'approche du 29 mars pousse-t-elle ces Britanniques à demander un passeport suisse, français ou irlandais ?
La crainte de perdre des droits
Pour Jim Greer, qui habite au Royaume-Uni, se faire naturaliser irlandais est "une assurance". "J'ai eu l'impression que j'allais perdre beaucoup de mes droits de citoyen européen [après le Brexit]", confie-t-il à franceinfo. Cette crainte est encore plus marquée chez les expatriés résidant dans des pays membres de l'UE. "Plus de deux ans et demi après le vote pour le Brexit, les Britanniques qui vivent en France et qui n'ont pas demandé la nationalité française ne savent pas si leurs droits de travailler, de résidence, à la santé seront maintenus", souligne le journaliste Alex Taylor.
Pour ces six partisans du remain, demander la double nationalité a également une importance symbolique. "Je me sens complètement européenne. Je ne me sens plus britannique", affirme Lynda Petit, qui vit en France depuis plus de vingt ans. "[Garder la citoyenneté européenne], c'est l'idée de faire partie de quelque chose de plus grand, abonde Tony Arnold. Il y a quelque chose de tellement insulaire, à se renfermer dans cette mentalité de petite île."
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