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La Grèce aura besoin de 100 à 120 milliards d'euros d'aide d'ici fin 2012, selon des députés allemands

Ils ont fait cette déclaration mercredi après une rencontre avec les chefs du Fond monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE).La chancelière allemande Angela Merkel a estimé mercredi que l'activation de l'aide à la Grèce devait être accélérée.
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Ils ont fait cette déclaration mercredi après une rencontre avec les chefs du Fond monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE).

La chancelière allemande Angela Merkel a estimé mercredi que l'activation de l'aide à la Grèce devait être accélérée.

Jeudi, au lendemain d'une chute à ses niveaux les plus bas depuis un an, dans une atmosphère de fortes anxiétés liées à la crise de la dette grecque, la monnaie unique se stabilisait un peu au-dessus de 1,32 dollar, portée par l'espoir que le plan de sauvetage à la Grèce allait bientôt se concrétiser. De leur côté, les Bourses européennes repartaient à la hausse dans le sillage de Wall Street.

Rien n'est encore décidé sur le montant de l'aide, a fait savoir le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn. Les négociations sur l'aide financière à la Grèce se poursuivent et devraient aboutir dans les tout prochains jours, à précisé Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, lors d'une conférence de presse à Berlin avec Dominique Strauss-Kahn, et le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble.

Trichet :"il faut décider vite"

"L'hypothèse de travail, a dit Jean-Claude Trichet, est que nous parviendrons à la fin de ces négociations dans quelques jours.""Je fais l'hypothèse de travail que nous aboutirons à un très bon résultat à la fin de cette négociation. Cela dépend de nous et cela dépend du gouvernement grec. Je suis confiant", a-t-il ajouté, avant de souligner "l'absolue nécessité de décider très rapidement".

Selon un sondage BVA pour Canal+ diffusée jeudi, 60% des personnes interrogées soutiennent le plan prévoyant jusqu'à plus de 6 milliards d'euros de prêts par la France, 38% étant contre.

Quelque 75% pensent que la France pourrait connaître une situation de crise financière comparable à celle de la Grèce, 24% jugeant que l'état des finances publiques de la France la protège.

Pour 62% des personnes interrogées, les fortes exigences allemandes sur la réduction des déficits publics grecs sont justifiées, 36% pensant l'inverse.

Enfin, 76% sont contre l'exclusion de la Grèce de la zone euro, 21% étant pour.

Le sondage a été réalisé les 27 et 28 avril auprès d'un échantillon de 1.183 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.

Le ministre français du Budget, François Baroin, a assuré jeudi sur RTL qu'il n'y avait pas de risque de voir les agences de notation abaisser la note souveraine de la France dans le sillage de la Grèce, du Portugal et de l'Espagne.
7 mai : adoption probable en Allemagne d'une loi sur l'aide financière à Athènes
M. Schäuble a de son côté confirmé que le gouvernement allemand envisageait de faire adopter dès le 7 mai une loi sur l'aide financière à la Grèce . Un projet de loi serait présenté lundi. Un certain nombre de parlementaires, également parmi ceux issus des partis de la coalition au pouvoir, ont émis ces derniers jours des réserves sur une aide à Athènes. La chancelière Angela Merkel elle-même s'est longtemps cabrée contre un soutien à la Grèce , alors que l'opinion publique y est majoritairement hostile et à l'approche d'une échéance électorale régionale importante pour son camp, le 9 mai. Depuis, alors que les marchés financiers s'affolent et que ses partenaires ont critiqué ses atermoiements, elle a tout de même promis d'aider Athènes.

10 mai : sommet de la zone euro autour du plan d'aide ?
Les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro envisagent de se retrouver autour du 10 mai pour sceller l'adoption du plan d'aide, qui prévoit des crédits de 30 milliards d'euros des pays européens, et des crédits du FMI dont le montant est actuellement "en discussion", selon Athènes. L'enveloppe initiale prévue de 15 milliards d'euros pourrait être étoffée, rapportait la presse mercredi. Sur le volet européen l'Allemagne supporterait la plus grosse part, soit 8,4 milliards d'euros.

Les pourparlers entre la Grèce, les autorités européennes et le FMI ont débuté la semaine dernière à Athènes. Le gouvernement grec avait auparavant demandé pour 2010 jusqu'à 45 milliards d'euros de prêts d'urgence aux autres Etats de la zone euro et au FMI.

Athènes refuse de nouvelles coupes salariales pour l'instant
La Grèce a refusé de prévoir des coupes salariales demandées par la Commission européenne, le FMI et la BCE, pendant les discussions à Athènes avec le gouvernement grec, a annoncé mercredi le ministre de l'Emploi Andréas Loverdos. "L'essentiel des discussions (avec le FMI et les Européens) concerne la politique salariale, le 13e et le 14e mois touchés par les Grecs; ils nous ont demandé leur suppression, ce que nous n'acceptons pas", a indiqué M. Loverdos, cité dans un communiqué.

Un premier train de mesures d'austérité adopté en Grèce
Dans un premier train de mesures d'austérité adoptées en mars dernier, le gouvernement grec avait déjà supprimé plusieurs primes et la quasi-totalité du 14e mois de salaire dans le secteur public. Le 14e mois de salaire en Grèce est versé sous forme de primes touchées au moment des fêtes de Pâques et des vacances d'été.

Les syndicats se sont prononcés contre l'éventualité de nouvelles coupes salariales, la Confédération des travailleurs grecs (GSEE), le grand syndicat des salariés du privé, ayant fait part de son intention de s'opposer à des réductions de salaires.

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