La Grèce négocie avec ses créanciers pour éviter la banqueroute
Au bout de deux heures et demie de réunion ce mercredi soir, au bureau du Premier ministre, Evangélos Vénizélos a annoncé devant les députés que les discussions avec les créanciers avaient "repris " et qu'elles allaient "continuer " demain.
Le ministre des Finances s'exprimait dans le cadre d'un débat sur un projet de loi en cours.
Ce soir les autorités grecques semblent optimistes mais de leur côté, les marchés restent inquiets après l'interruption des discussions vendredi dernier.
L'enjeu est de taille pour la Grèce. Athènes est sous la menace d'un défaut de paiement désordonné en mars, qui menacerait l'existence à terme de la zone euro. Sans accord avec ses créanciers, le pays ne pourra en effet pas rembourser 14,4 milliards d'obligations arrivant à échéance le 20 mars.
La Grèce négocie sur deux fronts. Elle espère obtenir de la part de ses créanciers privés (banques, sociétés d'assurance, fonds spéculatifs...) un effacement d'au moins 50% de la dette qu'ils détiennent, soit 100 milliards d'euros, et un échange de titres, avec une maturité allant jusqu'à 30 ans.
Mais quasi simultanément, la Grèce doit aussi convaincre l'UE, le FMI et la BCE de débloquer un deuxième prêt de 130 milliards d'euros, dont le principe a été décidé en octobre.
Ce soir, une source bancaire a indiqué à Paris que les banques françaises, qui ont déjà provisionné 60% de leur exposition sur la valeur de leurs titres d'Etat grecs allaient devoir provisionner d'avantage, laissant ainsi entrevoir que la décote finalement subie par les créanciers privés sera supérieure à 60%, ainsi que le souhaitait Athènes, soutenue par l'Allemagne et le FMI.
Face aux conjectures des marchés et médias sur les perspectives d'un défaut de paiement de la Grèce, un haut responsable de la Banque centrale européenne (BCE), José Manuel Gonzalez-Paramo, a quoiqu'il en soit estimé ce soir qu'un défaut grec n'était "pas nécessaire ", "pas désirable " et "peu probable ".
Sur le dossier désendettement, la Grèce reconnaît qu'une participation de 100% de ses créanciers privés est "hautement improbable ", a indiqué dans l'après-midi une source gouvernementale.
Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué vouloir disposer d'au moins 500 milliards de dollars supplémentaires pour faire face à la crise de la zone euro et ses retombées sur l'économie mondiale.
Mais les Etats-Unis ont fermement manifesté mercredi leur refus de remettre au pot. "Nous avons dit à nos partenaires internationaux que nous n'avions aucune intention de demander des ressources supplémentaires pour le FMI ", a indiqué une porte-parole du Trésor, Kara Alaimo.
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