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Le Parlement hongrois a adopté une loi du gouvernement conservateur qui nationalise les caisses de retraite privées

Le texte va permettre au budget hongrois d'enregistrer un excédent budgétaire de 5 % du PIB pour 2011, au lieu d'un déficit d'un peu moins de 3 %.L'épargne accumulée dans les fonds de pension représente un patrimoine de près de 3000 milliards de forints (11 milliards d'euros).
Article rédigé par France2.fr
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Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, s'exprime devant le Parlement à Budapest le 18 octobre 2010 (AFP)

Le texte va permettre au budget hongrois d'enregistrer un excédent budgétaire de 5 % du PIB pour 2011, au lieu d'un déficit d'un peu moins de 3 %.

L'épargne accumulée dans les fonds de pension représente un patrimoine de près de 3000 milliards de forints (11 milliards d'euros).

Le gouvernement de Viktor Orban est contraint à une forte réduction du déficit en raison des exigences du Fonds monétaire international et de l'Union européenne. En 2008, FMI et UE avaient sauvé l'Etat hongrois de la faillite. Ils lui avaient alors accordé des crédits de 20 milliards d'euros. Bruxelles a assoupli sa position sur le sujet des caisses de retraite: l'UE a ainsi récemment donné son aval à la Pologne pour inclure le portefeuille des caisses privées dans le budget de l'Etat.

La loi, votée grâce à la majorité des deux tiers dont dispose le parti Fidesz du Premier ministre Viktor Orban, donne jusqu'à fin février aux trois millions de cotisants à une caisse de retraite privée pour décider s'ils rejoignent le système public avec l'argent accumulé jusque-là. Aujourd'hui, ils ont la possibilité de verser une partie des cotisations de retraite obligatoires à un organisme privé dans l'espoir de toucher une pension plus importante. Ces cotisations ont déjà été redirigées pour 14 mois vers le Trésor public, dans le cadre du plan d'austérité.

Avec les nouvelles mesures, ceux qui resteront fidèles aux caisses privées perdront dans les faits tous leurs droits à la retraite d'Etat après les 14 mois passées.

Les caisses de retraites privées ont déjà saisi la Cour constitutionnelle, lui demandant de se prononcer sur cette question délicate avant fin janvier. Le moment ne leur est pas favorable dans la mesure où le Parlement a réduit en novembre les pouvoirs de la Cour. Ce vote du Parlement alimente les nombreuses accusations en populisme lancées à l"égard du gouvernement hongrois de Viktor Orbán, estiment certains observateurs. Il augure mal la présidence hongroise de l'Union européenne, à compter du 1er janvier prochain, ajoutent les mêmes.

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