Le plongeur Enzo Maiorca, qui a inspiré "Le Grand Bleu", est mort à l'âge de 85 ans
Sa rivalité avec le Français Jacques Mayol avait été adaptée pour le grand écran par le réalisateur Luc Besson.
Enzo Maiorca est mort à l'âge de 85 ans en Sicile, annoncent les médias italiens, dimanche 13 novembre. "A l'aube, aujourd'hui, dans l'une de ces journées ensoleillées où la mer du grand port de Syracuse paraît immobile, un grand concitoyen nous a quittés", a commenté le maire Giancarlo Garozzo, cité par le Corriere della sera (en italien). Les funérailles devraient avoir lieu mardi.
Premier homme à plonger en apnée à 50 mètres de profondeur, dans les années 1960, cet apnéiste n'a cessé de repousser les limites de la plongée no-limit jusqu'en 1976, année où il abandonne la discipline pendant dix ans. En 1988, il établit son dernier record, à 101 mètres de profondeur. Les performances hors norme du Sicilien ont intéressé les médecins français et italiens pendant plus de 30 ans.
Engagé dans la défense de l'environnement marin
Cette année-là, Enzo Maiorca est devenu célèbre auprès du grand public, avec la sortie du film Le Grand Bleu, en 1988. Ce long-métrage de Luc Besson évoque la rivalité entre l'Italien et le Français Jacques Mayol. Incarné à l'écran par l'acteur français Jean Reno, Enzo Maiorca avait cependant estimé que l'image donnée de lui était caricaturale et avait obtenu l'interdiction du film en Italie. Un nouveau montage, plus court, lui avait été proposé et le long-métrage avait pu sortir sur les écrans italiens en 2002.
Après sa carrière de plongeur, Enzo Maiorca s'est consacré à la défense de l'environnement marin et a écrit plusieurs ouvrages, dont La Mer avec un M majuscule. Il s'était aussi engagé en politique devenant sénateur, entre 1994 et 1996, dans les rangs de l'Alliance Nationale (post-fasciste).
Végétarien convaincu, Enzo Maiorca a souvent expliqué (en italien) pourquoi il avait abandonné la viande, lors d'une pêche au harpon, en 1967. "Le mérou était coincé entre deux parois dans une cavité. En cherchant à comprendre sa position, j'ai passé la main droite sur son ventre. Son cœur battait, il était terrorisé, fou de peur. Avec ce pouls, j'ai compris que je tuais un être vivant."
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