Le plus grand accélérateur de particules du monde a redémarré vendredi après 14 mois d'arrêt
Un premier faisceau de protons a parcouru sans incident et plus tôt que prévu le plus grand accélérateur de particules du monde. Le Cern, qui est basé à Genève, avait remis en marche le Grand collisionneur de hadrons (LHC) vers 16h.
Le LHC avait été victimes de deux pannes après son lancement en grande pompe le 10 septembre 2008.
Après un retard d'un an, les scientifiques ont relancé l'accélérateur de particules du Centre européen de recherche nucléaire, construit pour reproduire les conditions du "Big Bang".
"Un faisceau circulant dans le sens des aiguilles d'une montre a été établi à 22H00 cette nuit. C'est là une étape importante dans la perspective des premiers résultats de physique au LHC (Grand collisionneur de hadrons, ndlr), attendus en 2010", indique le Cern dans un communiqué.
Le LHC est un joyau scientifique de 3,76 milliards d'euros qui doit permettre des progrès dans la connaissance de la composition de la matière et de l'univers
Alors que le premier incident était survenu moins de 48 heures après le démarrage du Cern, le second, plus grave, le 19 septembre, avait été provoqué par un défaut dans les aimants supraconducteurs chargés de guider les particules dans les 27 km du circuit de l'accélérateur, enfoui à 100 mètres sous terre, de part et d'autre de la frontière franco-suisse, près de Genève.
Les chercheurs espèrent cette fois pouvoir pousser plus loin la machine.
Fin décembre-début janvier, ils prévoient de pousser ses deux faisceaux de particules à une énergie de 3,5 téraélectronvolts (TeV), soit trois fois et demi la puissance maximale de son concurrent du Fermilab de Chicago (USA).
Espoir de recréer des particules proches du Big-Bang
"C'est là l'élément-clé que nous recherchons: les collisions à haute énergie", a souligné le porte-parole du Cern. De l'expérience doit jaillir des particules encore jamais observées.
Le LHC recréera, durant une fraction de microseconde, les conditions qui prévalaient dans l'univers juste après le Big Bang, avant que les particules élémentaires ne s'associent pour former les noyaux d'atomes. Les experts ambitionnent notamment de trouver la preuve de l'existence des particules éphémères comme le boson de Higgs, à l'origine de la notion de masse en physique théorique, ou apprendre de quoi est faite la matière noire.
En dehors des incidents survenus, des éléments d'incertitude existent. Des opposants au LHC - connus sous le nom de ConCERNed international - ont saisi vendredi l'ONU, accusant la Suisse, la France et l'Allemagne ne pas "avoir exercé leurs responsabilités légales afin de garantir la sécurité des citoyens".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.