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Le successeur probable de Silvio Berlusconi est un homme pondéré de 68 ans aux compétences économiques reconnues.

Le probable nouveau président du Conseil se situe aux antipodes du bouillant Silvio Berlusconi, accusé d'avoir miné la crédibilité du pays à force de scandales et de procès qui ont émaillé son gouvernement.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Mario Monti en juin 2011. (Ekaterina Chesnokova / RIA NOVOSTI)

Le probable nouveau président du Conseil se situe aux antipodes du bouillant Silvio Berlusconi, accusé d'avoir miné la crédibilité du pays à force de scandales et de procès qui ont émaillé son gouvernement.

Mario Monti, parfois surnommé "le cardinal", s'est taillé une réputation de compétence et d'indépendance en tant que commissaire européen dix années durant, de 1994 à 2004. Nommé sénateur à vie mercredi par le président Giorgio Napolitano, il a déjà été quasiment adoubé par la directrice générale du FMI, Christine Lagarde : "C'est un homme de grande qualité avec lequel j'ai toujours eu un dialogue fructueux et extrêmement chaleureux", a-t-elle affirmé.

Très discret depuis que son nom occupe la une des journaux, le candidat pressenti a au cours des derniers mois multiplié les interventions sur la crise. "Il faut réaliser des réformes impopulaires en unissant les franges plus plus sensées de chaque parti politique", avançait-il le 23 septembre. "Je crois qu'une certaine connaissance des problèmes ne nuit pas", a-t-il modestement glissé récemment. Certains commencent toutefois à pointer du doigt le fait qu'il soit depuis 2005 conseiller international de la banque Goldman Sachs, symbole des excès de Wall Street.

Un homme au-dessus des partis

Né le 19 mars 1943 à Varese (nord), Mario Monti fait ses armes à la prestigieuse université Bocconi de Milan, considérée comme la meilleure faculté d'économie d'Italie. Il poursuit ses études aux Etats-Unis à l'université de Yale, où il étudie auprès du prix Nobel James Tobin, père du projet de taxe sur les transactions financières qui porte son nom.

En 1970, il commence à enseigner à l'université de Turin, qu'il quitte en 1985 pour devenir professeur d'économie politique à la Bocconi, où il occupe successivement les postes de directeur de l'Institut d'économie politique, recteur, et enfin président en 1994, une fonction qu'il occupe encore.

En 1994, il est présenté par le premier gouvernement de Silvio Berlusconi pour un poste de commissaire européen au président de la Commission, Jacques Santer, qui lui confie le Marché intérieur. En 1999, le gouvernement de gauche de Massimo D'Alema le confirme à la Commission, où il reçoit du président, son compatriote Romano Prodi, le très convoité portefeuille de la Concurrence. Il conforte ainsi son image d'homme au-dessus des partis.

"Super Mario"

Sous son égide, la Commission a renforcé ses activités antitrust, infligeant une amende de près de 500 millions d'euros à Microsoft, et Mario Monti peaufiné son image de commissaire dur en affaires et "imperméable aux pressions". Dans un article de février 2000 intitulé "Super Mario", The Economist le présente comme "l'un des plus puissants bureaucrates européens", avant de le décrire comme "un adepte de la persuasion plutôt que de la polémique".

"Il a un tel air d'autorité que même la calvitie n'a pas osé le défier", ironise l'hebdomadaire britannique en allusion à son abondante chevelure poivre et sel. A l'issue de son séjour à Bruxelles, M. Monti revient à ses activités académiques et signe des éditoriaux dans le Corriere della Sera, quotidien de référence en Italie. Il appartient également au club très fermé du groupe Bilderberg, qui rassemble une centaine d'hommes politiques, financiers, et banquiers de toute la planète.

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