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Législatives au Royaume-Uni : défaite des travaillistes, percée des nationalistes écossais

Les résultats pourraient être moins serrés que prévu, laisse entendre une projection diffusée par la BBC vendredi matin. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le leader de l'opposition travailliste, Ed Miliband, le 8 mai 2015 à Doncaster (Royaume-Uni). (DARREN STAPLES / REUTERS )

Si les dépouillements confirment la tendance dégagée par les dernières estimations, alors il s'agit d'une grande surprise. Selon la dernière estimation réalisée par la BBC (en anglais) et diffusée vendredi 8 mai dans la matinée, les conservateurs arrivent en tête des élections législatives au Royaume-Uni.

>> Suivez en direct les résultats et les réactions au lendemain des législatives britanniques.

Voici ce qu'il faut retenir de ces chiffres. 

Les "Tories" vers la majorité 

Selon cette projection, les "Tories" sont crédités de 328 députés, trois de plus que la majorité absolue. En face, les travaillistes obtiendraient 235 sièges. Si cette estimation, diffusée après dépouillement des deux tiers des circonscriptions, se confirme, le Premier ministre David Cameron pourrait effectuer un second mandat au 10 Downing Street.

Les libéraux-démocrates obtiendraient quant à eux huit sièges, contre 56 jusqu'alors : une écrasante défaite. "Leur existence en tant que parti est sérieusement menacée", a souligné Patrick Dunleavy, politologue à la London School of Economics (LSE), interrogé par l'AFP.

Une défaite cuisante pour le "Labour"

Côté travailliste, Lord Peter Mandelson a été l'un des premiers à s'exprimer. Sur ITV News (en anglais), il a concédé à demi-mot la défaite : compte tenu de ces résultats, cela sera "très difficile de voir comment Ed Miliband pourrait être Premier ministre", a-t-il déclaré, jeudi soir. 

Ed Miliband, parti avec un fort handicap dû à sa médiocre cote de popularité, espérait, à l'issue d'une campagne plus dynamique que celle de son adversaire, ramener le Labour au pouvoir. Il ne pourrait finalement lui rapporter que 233 sièges, selon la BBC, contre 258 lors des élections de 2010. Alors que son rival David Cameron s'est réjoui d'une "très grande nuit pour le Parti conservateur", Ed Miliband a lui reconnu une "nuit très décevante" pour le Labour.

Le triomphe des nationalistes en Ecosse 

C'est l'une des surprises du scrutin. Le Parti nationaliste écossais (SNP) semble en passe de remporter 56 sièges, sur 59. Il multiplierait ainsi par plus de neuf le nombre de ses députés à la Chambre des communes, par rapport à 2010.

Ce score, s'il se confirme, constitue un véritable coup d'éclat de la part des nationalistes, quelques mois seulement après l'échec de leur campagne pour le "oui" au référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, remporté par le camp du "non" (55,3%) le 18 septembre. A contrario, ce succès entérine l'effondrement du Parti travailliste dans la région septentrionale, autrefois considérée comme sa chasse gardée.

Pas de percée pour le Ukip

Jugé en forte progression, le parti populiste et europhobe ne conserverait pourtant qu'un seul siège. Le Ukip s'est vu desservir par le mode de scrutin, affichant de maigres résultats à l'échelle nationale en dépit de sondages qui le plaçaient à 14% des intentions de vote et de possibles scores élevés localement. 

A ce propos, Nigel Farage, leader du Ukip, a livré quelques mots d'analyse, sur Twitter. "Ma prévision pour ce soir, c'est que le vote Ukip a dopé le Parti conservateur, même si ce n'était pas notre intention", a-t-il tweeté. Au passage, il s'en est pris à la presse, qui sous-estime selon lui ses résultats.

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