Législatives en Pologne : les libéraux donnés favoris
Devinette polonaise.
"Pourquoi les Français doivent-ils s'estimer heureux d'avoir Sarkozy ? Parce qu'il n'a pas de jumeau !".
Entre amis ou sur internet, les blagues sur les frères Kaczynski pullulent en Pologne et elles sont devenues un phénomène de société. Pour les adultes assez âgés pour avoir connu la dictature communiste, cette déferlante rappelle beaucoup les histoires grinçantes qu'on se racontait discrètement pour tourner en dérision le régime et son économie de pénurie.
L’écart s’est creusé en quelques jours. Les derniers sondages publiés aujourd’hui donnent une large avance au parti libéral Plateforme civique (PO), dirigé par Donald Tusk. Huit à dix points d'avance sur le parti conservateur Droit et Justice (PiS) des frères Kaczynski.
_ Plateforme civique, parti pro-européen, est tout aussi libéral pour les affaires économiques que conservateur sur les dossiers de société. Il doit essentiellement son récent succès à la polarisation extrême de la vie politique en Pologne et au désintérêt des frères Kaczynski pour les réformes économiques. A tel point que ce scrutin prend la forme d’un référendum "Kaczynski, stop ou encore ? ".
Le leader de l’opposition, Donald Tusk, a pris la tête du camp anti-Kaczynski sur le modèle du "Tout sauf Sarkozy" de Ségolène Royal. A la seule différence que Tusk a largement battu son principal rival, Jaroslaw Kaczynski, au cours du duel télévisé de la semaine dernière. Ce débat a été le tournant de la campagne.
Mais les libéraux trembleront jusqu'à la dernière minute. Ils se souviennent qu'à l'automne 2005, le PiS avait réussi à les coiffer au poteau lors des législatives et de la présidentielle, qui avait vu Lech Kaczynski battre Donald Tusk au second tour.
L'hypothèse la plus probable est donc que seul Lech Kaczynski reste au pouvoir après le scrutin de dimanche. Elu jusqu'en 2010, le pouvoir du président Lech Kaczynski serait toutefois moins fort sans son frère jumeau à la tête du gouvernement.
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