Les marchés euphoriques après le sauvetage de l'Espagne
La Bourse de Madrid a ouvert en forte hausse ce matin, de plus de 5%, après l'annonce durant le week-end de la décision des ministres des Finances de la zone euro de prêter 100 milliards d'euros à l'Espagne pour remettre sur pied son système bancaire.
Après avoir dépassé les 5%, l'indice Ibex-35 gagnait 4,6% à 6.853,3 points quelques heures après l'ouverture.
Santander, la première banque de la zone euro par capitalisation, progressait de 7,16% à 5,195 euros, BBVA prenait 7,98% à 5.563 euros tandis que CaixaBank s'envolait de 10,64% à 2,6 euros.
L'action Bankia, troisième banque espagnole par les actifs, a bondi de 18,56%, à 1,22 euro, peu après l'ouverture de la Bourse de Madrid. Bankia, récemment nationalisée, va devoir bénéficier d'un plan d'aide publique de 23,5 milliards d'euros, dont l'annonce en mai a précipité la crise bancaire en Espagne.
Ailleurs en Europe, c'est également l'euphorie. Paris gagnait 2,06% à l'ouverture. Londres 1,78%, Francfort 2,42% et Milan 2,12%.
L'euro est bien parti pour inscrire face au dollar sa plus forte hausse quotidienne en près de huit mois.
La monnaie européenne dépassait 1,26 dollar, bien loin de son plus bas de deux ans de 1,2288 touché au début du mois. Il a atteint un pic de 1,2672 dollar sur des achats stop, inscrivant son meilleur score depuis le 23 mai. Les spécialistes pensent que l'euro pourrait monter autour de 1,2837 dollar.
Après l'annonce du plan de sauvetage, l'Espagne va poursuivre son programme de réformes visant à redresser son économie, a affirmé ce matin le ministère de l'Economie. Le gouvernement espagnol, engagé dans un programme de rigueur pour réduire son déficit public, va également poursuivre son programme de financement à moyen et long terme de 86 milliards d'euros pour 2012, a ajouté le ministère.
Euphorie de courte durée ?
Le plan de sauvetage des banques espagnoles risque de ne pas permettre à l'Espagne de sortir durablement de la crise de la dette car l'Etat et les banques vont s'installer dans un cercle vicieux sans fin où chacun finance les déficits de l'autre, estime pour sa part Joseph Stiglitz.
Le lauréat du prix Nobel d'économie souligne aussi que "le système fait que le gouvernement espagnol renfloue les banques et que les banques renflouent le gouvernement ".
L'Union européenne aurait davantage intérêt à accélérer son projet d'union bancaire, poursuit l'ancien conseiller du président américain Bill Clinton. "Il n'y a aucune chance, quand une économie entre ainsi en récession, qu'elle puisse mener une politique de relance de la croissance sans une forme de système européen ", fait-il valoir.
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