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Les vins européens d'origine contrôlée, divorce sur Internet

Ils n’ont pas manifesté, ils ont fait déguster. Une manière originale et festive et donc parfaitement réussie de faire partager leurs préoccupations. Eux, ce sont les viticulteurs européens qui produisent des AOC, les Appellations d’Origines Contrôlées. Et c’est à Bruxelles, il y a de cela quelques jours, qu’ils ont exprimé leurs craintes.
Article rédigé par Dominique Voegele
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (EP- 2014)

Régulièrement, début octobre, se tiennent à Bruxelles les Open Days, la grand messe des politiques régionales. Une initiative du Comité des Régions et de la Commission européenne. Plusieurs milliers d’experts, de politiques, d’administratifs, de représentants des collectivités territoriales, ainsi que quelques journalistes, se retrouvent pour échanger expériences et bonnes pratiques dans le cadre de ce qui est la seconde politique européenne sur le plan budgétaire. 350 milliards d’euros pour la période 2014/2020.
Et c’est dans ce cadre là que les régions AOC européennes ont fait sauter des dizaines et des dizaines de très bons bouchons. Nous avons été de la partie et rencontré Pascal Bobillier-Monnot le directeur de la Confédération des producteurs français de vins AOC et le Président européen des régions viticoles d’appellations Riccardo Ricci Curbastro.


 
La question parait donc très technique. En fait la grande crainte c’est que ces fameux noms de domaine « .vin » et « .wine » ne soient des formes de cheval de Troie. Car les sociétés intéressées par l’achat de ces deux adresses de domaine premier niveau ne se préoccupent absolument pas des Appellations d’Origines. N’importe qui pourra donc acheter sous forme d’enchères les adresses de second niveau c'est-à-dire celles qui précédent le nom de domaine de premier niveau. Exemple, je suis ferrailleur, mais j’achète le mot beaujolais. Et je vend soit du mauvais pinard acheté au cubi ou même un produit n’ayant rien à voir avec le vin.
 
Les meilleurs en danger
 
Il est évident que ce sont les plus beaux vignobles européens qui sont dans cette affaire les plus exposés. Car ce sont ceux-là qui exportent. La Champagne, par exemple, fait plus de 50 % de son chiffre d’affaires à l’export. Et de nombreux acheteurs en Chine ou aux Etats-Unis pourraient être tentés d’acheter via Internet. Devant ce danger, plusieurs gouvernements européens se sont montrés eux aussi inquiets. La France également par la voix de sa Secrétaire d’Etat chargée du numérique Axelle Lemaire. La France menaçant même de quitter l’ICANN cet organisme assez particulier chargé de la gestion et de la gouvernance d’internet. Cet organe de régulation est très accessoirement une société à but non lucratif de droit américain …
Il est difficile de prévoir la suite des évènements. Mais il semble bien que la levée de bouclier soit telle, y compris aux Etats-Unis, qu’une réforme du fonctionnement de cet ICANN et du système d’attribution ou de création des adresses de domaine soit l’une des solutiosn au problème.
 
 
 

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